Comment Openclassrooms prépare ses cursus certifiants en ligne

Par - Le 15 septembre 2014.

Présent sur le marché du
cours en ligne depuis 1999 – à
l'époque, la technique permettait
seulement de mettre à
disposition de l'internaute des
ressources écrites et quelques
images – Openclassrooms
a, depuis, diversifié son offre
pédagogique (spécialisée dans
les nouvelles technologies de
l'“info-com"), jusqu'à développer
et mettre en ligne, voici deux ans,
sa propre plateforme d'hébergement
de Mooc (massive online
open courses). Cette dernière
accueille tant des contenus développés
à 100 % par ses équipes
que des cours conçus avec divers
partenaires du monde de l'éducation
et de la formation (Learn
Academy, Tamento, l'École supérieure
de génie informatique,
etc.).

Si, au départ, il s'agissait avant
tout, pour Openclassrooms, de se
placer sur ce marché un peu trop
à la mode pour ne pas se faire
distancer par la concurrence, la
priorité 2014, c'est l'élaboration
d'un modèle économique visant à
rentabiliser cette offre.

Pour rentabiliser son
offre pédagogique...


Pour l'heure, l'éditeur a fait le
choix de calquer le modèle financier
de ses Mooc sur celui de
ses offres en ligne précédentes.
Gratuité du cours pour l'internaute
qui souhaite le suivre en
simple spectateur, assortie d'une
formule “premium" payante
(9,99 euros par mois) pour pouvoir
télécharger les contenus
ou obtenir une certification en
fin de cursus. Un modèle pas si
différent de ceux rencontrés sur
les hébergeurs audio ou vidéo
Deezer et Netflix. Sauf qu'au
terme du cursus, la certification
obtenue après validation des
connaissances – qu'elle soit
assurée par le biais de quiz ou
de corrections par les pairs – n'a
guère que la valeur de la marque
à laquelle la formation s'est
vu associée. “Il paraît évident
qu'obtenir, en fin d'examen,
un certificat frappé du logo de
Harvard vaudra largement plus
que celui émis par une entreprise
lambda !", observe Pierre Dubuc,
cofondateur d'Openclassrooms.

... proposer des
cursus certifiants


Et justement, dans les prochains
mois, l'éditeur de contenus en
ligne compte faire évoluer ses
prestations, selon deux axes
majeurs. En mettant en ligne une
offre anglophone, en premier
lieu, lui permettant de toucher un
public plus large sur internet, mais
surtout en développant les partenariats
académiques nécessaires
à la création de cursus aboutissant
à l'obtention de certifications
ECTS (European credits transfer
system, système européen de
transfert et d'accumulation de
crédits) [ 1 ]Système développé par l'Union
européenne pour faciliter la
comparaison des programmes
. – une valeur reconnue.

Cyber contrôle
par webcam


Rien de très différent, pour l'instant,
de l'offre privée que l'on
trouve sur la Toile, donc. Sauf que
l'éditeur entend être le premier
prestataire à importer le système
de l'“online-proctoring", conçu
par la société Proctor U. Il vise à
contrôler l'identité de l'internaute
passant son examen par le biais
de webcams. Une première, en
France, où la difficulté de suivi
(tracking) de l'e-apprenant a toujours
provoqué le scepticisme des
financeurs. La mise en oeuvre ?
“Lors du passage de l'examen certifiant,
l'examinateur demandera
au candidat de présenter sa carte
à la webcam, puis de faire tourner
la caméra pour vérifier l'agencement
de la pièce pour garantir
que ce dernier est bien seul et ne
dispose pas d'antisèche à proximité.
De même, il pourra contrôler
l'attitude du candidat durant toute
l'épreuve", explique Pierre Dubuc.
Pour certaines qualifications sensibles,
un système de contrôle par
double webcam (l'une au sommet
de l'ordinateur, l'autre dans le dos
du candidat) est envisageable.
“Évidemment, pour l'instant, ce
type d'examen ne convient pas à
un contrôle universitaire, dont les
règles d'examen sont strictes et
exigent la présence d'un maître
de conférences. Mais le Code
de l'éducation évolue…", fait
remarquer le cofondateur d'Openclassrooms.
Pas encore un système
adapté pour valider les Mooc
hébergés par la plateforme France
Université numérique, mais qui
pourrait séduire, en revanche, le
marché privé.

L'avenir ?

Pour l'heure, “il est vrai que la
plupart des cursus suivis par le
biais de Mooc n'impliquent pas de
réelles conséquences pour l'apprenant,
reconnait Pierre Dubuc.
Mais déjà, aux États-Unis, les
cours dispensés aux immigrants
visant à obtenir un permis de travail
commencent à être dispensés
par le biais de Mooc. La tentation
de tricher est parfois grande, et le
contrôle doit en tenir compte." Un
système de “cybercontrôle" qui
pourrait, à terme, ranger la bonne
vieille feuille de présence à émarger
dans la catégorie des espèces
en voie de disparition.

Notes   [ + ]

1. Système développé par l'Union
européenne pour faciliter la
comparaison des programmes