Qualité des formations : les acheteurs ont avant tout besoin d'être rassurés
Par Knock Billy - Le 16 juillet 2015.
La loi du 5 mars 2014 “ouvre une nouvelle page de régulation beaucoup plus forte par l'offre et la demande du marché de la formation ainsi que des dépenses de formation qui doivent de plus en plus correspondre à une vraie création de valeur pour l'entreprise et au salarié." Pascal Prévost, directeur général d'Afnor Compétences, la filiale formation-conseil du groupe Afnor, estime que “nous sommes dans une phase de recomposition du marché où doivent émerger de nouveaux standards".
Pascal Prévost observe que, dans des phases de structuration du marché, qu'ils soient publics ou privés, les acheteurs de formation “ont davantage besoin de signes de qualité. Ils ont besoin d'être rassurés sur la qualité de ce qu'ils achètent". Cela ne signifie pas que le prestataire soit obligatoirement labellisé ou certifié.
Les acteurs de la normalisation sont appelés à jouer pleinement leur rôle
“Le fait d'avoir un signe de qualité, qui figurera sur la liste du Cnefop[ 1 ]Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles. évitera de montrer patte blanche. C'est un gain de temps." Il a plaidé pour un système qui épargne au prestataire de se retrouver confronté à autant de dispositifs de labellisation et de référencement que d'interlocuteurs. Il faut, selon lui, “éviter que chaque Région se dote de son propre dispositif de reconnaissance de la qualité de l'offre de formation".
Faire “le pari de la confiance et de la maturité des acteurs"
Les acteurs de la normalisation sont appelés à jouer pleinement leur rôle en définissant “les bonnes règles partagées, sources de productivité" et en faisant “avancer la question de la qualité en formation". “Aujourd'hui, nous devons être inventifs dans la profession pour avoir une meilleure progressivité des dispositifs. Faire en sorte que chacun puisse trouver des signes distinctifs de confiance qui correspondent à son degré de développement", plaide le directeur général d'Afnor Compétences.
Il fait “le pari de la confiance et de la maturité des acteurs". Qui sont amenés à prendre quelques initiatives sur les signes de qualité, “voire de revisiter certains dispositifs de manière à les rendre encore plus modernes, plus réactifs". Pascal Prévost n'exclut pas la notation des prestataires de formation par les utilisateurs, comme c'est le cas dans d'autres secteurs (hôtellerie, restauration, tourisme, etc.).
“Les acteurs de marché vont pouvoir bâtir des dispositifs de cette nature. La France a été le premier pays à définir ce que doit être un système d'avis en ligne, qui permet de donner des avis objectifs. C'est un sujet que nous connaissons. À l'Afnor, nous allons prendre quelques initiatives sur ce sujet. Ce serait quelque chose d'intéressant", annonce-t-il. De plus, une nouvelle norme (“19366") en matière de service de formation est en cours d'élaboration. Cette norme internationale sera rendue publique en 2017.
Actuellement, trois signes de qualité existent sur le marché (OPQF[ 2 ]Office professionnel de qualification des organismes de formation., certification NF Service et certification Iso 9001). Quelque 1 000 organismes de formation en sont distingués. Avec la réforme, ils seront entre 10 000 et 15 000 à s'engager dans ces dispositifs.
Notes
1. | ↑ | Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles. |
2. | ↑ | Office professionnel de qualification des organismes de formation. |