« Régions de France a toute sa légitimité pour donner les moyens de réussir la réforme territoriale » (Philippe Richert)
Régions de France a tenu jeudi 29 septembre son congrès annuel. La formation professionnelle a été l'un des thèmes les plus abordés.
Par Philippe Grandin - Le 30 septembre 2016.
« La décentralisation n'est pas une simple question administrative ou technocratique, mais un état d'esprit et une question de confiance, à savoir jusqu'où l'État acceptera-t-il d'avoir, aux côtés du gouvernement et du pouvoir central déconcentré, des collectivités puissantes capables d'aider à l'indispensable réforme du pays ? ». Dans son discours d'ouverture du 12ème Congrès des Régions de France, le 29 septembre à Reims, Philippe Richert a donné toute sa légitimité à « Régions de France ».
Ce changement de nature, de statut et de fonction de l'ARF [ 1 ]Association des Régions de France. a pour objet de « donner aux Régions nouvelles, dans leurs compétences autant que dans leurs périmètres, les véritables moyens de réussir la réforme territoriale ».
Alors qu'en 2010, leur budget total se situait à 28 milliards d'euros, il est en 2015 à 30 milliards d'euros. Depuis, le champ d'intervention s'est considérablement élargi et l'enveloppe financière des Conseils régionaux se situera dès 2018 à plus de 40 milliards d'euros. Mais « le changement le plus important se trouve dans la nature de la relation avec l'État, le gouvernement, mais aussi avec les territoires », a observé le président de Régions de France.
« Un défi considérable qui nécessitera une mobilisation durable »
Pour normaliser ces relations, les Régions « ont souhaité mettre en place avec le gouvernement un mode opératoire qui permet d'associer en amont les Régions aux orientations gouvernementales chaque fois que les compétences régionales sont en jeu ». Il s'agit des plateformes, « et la première est celle dont le cœur de cible concerne la formation de 500 000 demandeurs d'emploi ». « L'occasion était forte pour les Régions de s'associer à cette ambition à condition d'être au centre du dispositif, en charge de sa mise en œuvre et destinataires de la globalité des crédits », a exposé Philippe Richert.
François Bonneau, président délégué de Régions de France, et président de la Région Centre-Val de Loire, a qualifié le plan 500 000 formations supplémentaires de « magnifique expérimentation et très belle réponse à la capacité des Régions de travailler avec des services, comme Pôle emploi qui était trop longtemps à l'écart d'une véritable synergie locale des volontés publiques ». L'emploi est pour les Régions, a poursuivi François Bonneau, « un défi considérable qui nécessitera une mobilisation durable ». En s'adressant au Premier ministre, Manuel Valls, il a rappelé que « les Régions prennent avec volontarisme et détermination les compétences nouvelles qui leur sont confiés et elles ont besoin aujourd'hui d'avoir avec l'État, avec le gouvernement, une relation de confiance sur les moyens qui leur sont alloués ».
Par ailleurs, il a exprimé la volonté que « les politiques portées par les Régions ne soient pas des politiques dépendantes directement d'un certain nombre d'ajustements de dotations globales de fonctionnement ». Puisqu'il s'agit de politique économique avec un retentissement social, « il est juste et nécessaire de passer à une nouvelle étape de la décentralisation, cela passe en effet par des ressources liées à une fiscalité dynamique ».
« Logique de publics » ou «logique de territoires» ?
Ce congrès était le premier rassemblement depuis la mise en place des nouvelles Régions et le dernier avant les élections présidentielle et législatives. Un moment important pour faire le point sur les nouveaux périmètres et les nouvelles compétences des Régions, comme l'a rappelé le président du Sénat, Gérard Larcher. Il a insisté « sur les leviers importants dont disposent les Régions pour transformer la vie de nos concitoyens, notamment en termes d'emploi, de développement économique et de transport ».
Concernant l'emploi et la lutte contre le chômage, qui « demeurent le sujet de préoccupation numéro 1 des Français », a poursuivi Gérard Larcher, « nous savons bien qu'une croissance plus forte et plus soutenue est la première condition pour lutter efficacement contre ce fléau qui mine notre société ». La croissance et l'emploi dépendent pour une part des politiques territoriales. « Or, notre politique de l'emploi a été trop longtemps pilotée par l'État, avec les partenaires sociaux. C'est ce qui explique notamment que notre politique de l'emploi soit trop centrée sur une logique de publics et pas assez sur une logique de territoires ou de métiers », a-t-il considéré.
Il a aussi fait valoir que les différents acteurs ont pris conscience que les Régions sont « désormais un acteur majeur dans le champ de l'emploi et de la formation ». Cette prise de conscience a conduit à « rechercher ensemble (État, Régions, entreprises, partenaires sociaux) un vrai partenariat au service de l'emploi ».
Notes
1. | ↑ | Association des Régions de France. |