Le Haut Conseil à l'égalité demande le développement d'une offre de formation continue sur l'égalité des sexes aux personnels enseignants

Le Haut Conseil à l'égalité a publié le 22 février dernier son rapport Formation à l'égalité filles-garçons : faire des personnels enseignants et d'éducation les moteurs de l'apprentissage et de l'expérience de l'égalité. Il propose de développer et de garantir une offre de formation continue sur l'égalité des sexes en encourageant les enseignants à y participer. Un guide pratique de la formation à l'égalité filles-garçons pourrait accompagner et outiller les professionnels de l'Éducation nationale. Mais c'est en amont qu'il faut renforcer et généraliser leur formation initiale sur l'égalité filles-garçons, insiste le rapport.

Le HCE s'est saisi en avril 2015 de la question de la formation des personnels enseignants et d'éducation, régulièrement rappelée dans les textes de loi, arrêtés et circulaires. Il s'est donné comme objectifs d'analyser de quelles formations et de quels outils disposent les personnels de l'Éducation nationale. Le Haut Comité a évalué la mise en œuvre, dans les faits, de formations à l'égalité filles-garçons dans les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé) et dans la formation continue de l'ensemble des personnels enseignants et d'éducation afin de pouvoir proposer des recommandations pour généraliser la formation des personnels à cette question, tant aux personnels en poste qu'aux étudiants.

La loi pour la refondation de l'école a, selon le HCE, “constitué un progrès indéniable » en prévoyant que les Espé organisent des “formations de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes", notamment via le tronc commun dispensé à tous les étudiants.

Mais le rapport note que pour la formation continue1 du million d'enseignants et de personnels d'éducation, d'administration et de direction déjà en poste, les investissements sont moindres. À titre d'exemple, pour les personnels de direction et les corps d'inspection : seules trois journées de formation ont été proposées en 2014-2015, aucune en 2015-2016 et une en 2016-2017 (mais celle-ci était « diluée » avec d'autres sujets tels que le racisme et l'homophobie). D'autre part, le rapport pointe que pour les personnels dans les académies : 20 académies sur 28 proposent un module de formation dédié sur l'égalité, d'une durée moyenne de six heures. Pour l'année 2013-2014, la thématique de l'égalité femmes-hommes représentait 1,3 % de l'ensemble des journées de formation réalisées.

Le Haut Conseil recommande donc de “développer et de garantir une offre de formation continue sur l'égalité des sexes " :

 développer les modules dédiés à l'égalité dans le plan national et les plans académiques de formation ;

 généraliser l'intégration de l'égalité filles-garçons aux formations disciplinaires ;

 consacrer des stages à public désigné à la thématique de l'égalité filles-garçons.

Par ailleurs, le rapport cite M@gistère qui offre aux personnels enseignants et d'éducation de la formation à distance. Cette plateforme a développé une formation spécifique sur l'égalité entre les filles et les garçons qui a été suivie par 1 322 personnes en 2015-2016. Destinée en priorité aux enseignants du 1er degré, elle prévoit trois heures d'enseignement, dont deux heures en autonomie, et une heure pouvant s'effectuer en ligne ou en salle de classe. Toutefois, le HCE et les organisations consultées ont prévenu que la formation à distance doit être complémentaire à la formation en présentiel : “Le contact direct et le partage des expériences entre enseignants sont essentiels pour permettre la réflexion et l'élaboration collectives de nouvelles pratiques pédagogiques."

L'offre de formation continue est structurée par un plan national de formation (PNF) décliné dans les académies sous la forme de plans académiques de formation (Paf).

www.haut-conseil-egalite.gouv.fr