Les organismes de formation continueront d'accueillir des stagiaires pendant la période de confinement
« Les organismes de formation, CFA inclus, pourront accueillir les stagiaires pour les besoins de la formation professionnelle lorsqu'elle ne peut pas être effectuée à distance », a indiqué le cabinet de la ministre du Travail, jeudi 29 octobre en soirée. Le ministère précisera les modalités d'accueil en question dans un communiqué de presse qui devrait être rendu public vendredi 30 octobre, premier jour de la période de reconfinement à venir. A titre de comparaison, nous publions aujourd'hui la synthèse de deux études de Défi métiers qui éclairent la manière dont les prestataires de formation franciliens ont traversé le premier confinement.
Par Raphaëlle Pienne - Le 30 octobre 2020.
A l'heure où la France connaît un second confinement, il s'avère intéressant de jeter un regard en arrière. Deux études du Carif-Oref francilien Défi métiers ont analysé la manière dont les organismes de formation franciliens ont géré leur obligation de cesser leurs activités en présentiel à partir du 12 mars dernier. Un de ces travaux, publié récemment, analyse les entretiens réalisés à la mi-mai auprès de 56 directeurs et responsables d'organismes de formation. Il complète une étude quantitative réalisée auprès de 2 000 organismes de formation situés en Ile-de-France, déclinaison régionale de l'enquête nationale administrée par le réseau des Carif-Oref (voir notre article).
Un maintien de l'activité partiel
En Ile-de-France, seuls 51 % des organismes de formation ont maintenu leur activité lors du confinement du printemps dernier en basculant ou poursuivant tout ou partie de leurs formations à distance. Cette part est cependant plus élevée qu'au niveau national (47%). Chez les organismes n'ayant pu maintenir la continuité pédagogique, les facteurs techniques ont été fortement impactant. Une limite qui s'entend « via l'équipement d'une part, la maîtrise de l'outil d'autre part mais également du fait de l'incompatibilité entre le contenu de la formation et le distanciel », note Défi métiers. La cessation de l'activité de formation a aussi été fréquemment motivée par des annulations ou des reports du fait des financeurs. Ceux qui dépendaient de financements privés ont, selon l'étude qualitative interrogeant les responsables d'organismes de formation, été plus particulièrement été affectés. En cause : des salariés manquants de temps pour effectuer leur formation ou des services de ressources humaines qui, pour des raisons budgétaires ou organisationnelles, ont relégué la formation au second plan.
Difficultés des apprenants
L'enquête quantitative réalisée par Défi métiers montre que les organismes de formation ont dû faire face à des problématiques financières. Ainsi, 29 % évoquent des difficultés à obtenir le paiement de leurs formations. Mais les principales difficultés sont liées aux apprenants : 35 % en raison de problèmes d'accès aux contenus pédagogiques et 28 % d'obligations familiales ou de problèmes de santé. « La question des publics et de leur situation […] est l'un des éléments-clés de compréhension de l'impact du confinement sur l'activité des organismes de formation », analyse l'étude complémentaire. La fragilité des publics accompagnés et les visées de la formation, insertion professionnelle « directe » ou insertion globale, ont souvent dicté les stratégies adoptées : maintien de la formation à distance ou simple maintien du lien avec les stagiaires pour éviter les « décrochages ». Bref, la décision de poursuite de la formation en distanciel n'est pas seulement à relier à des contraintes techniques. « Elle est également fonction de différents facteurs parmi lesquels on retrouve principalement l'impératif économique, les motivations vis-à-vis des stagiaires et le rôle joué par l'organisme dans leur parcours », résume Défi métiers.
Consulter les résultats de l'enquête OF-Covid en Ile-de-France.