Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, aux Rencontres nationales des missions locales, le 13 octobre 2022.
Rencontres des missions locales : des métiers qui ont du « sens »
Dans le cadre des rencontres nationales des missions locales, célébrés jeudi 13 et vendredi 14 octobre à Tours en Indre-et-Loire, une table ronde de réactions des partenaires institutionnels a été organisée sur la question du travail.
Par Guilherme Ringuenet - Le 14 octobre 2022.
Cinq jeunes suivis par les missions locales ont exposé à Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, Nicolas Dumas, président du Medef Centre-Val-de-Loire et Pierre Courbebaisse, président des Acteurs de la compétence, leur envie sur le travail.
Le travail comme activité libératrice
Devant un parterre de 1000 personnes, les bénéficiaires de la Mission Locale ont relayé un témoignage imaginaire mais synthétique de leurs aspirations sur la manière dont ils aimeraient travailler. La question matérielle a tout de suite été évoquée : les bénéficiaires de la mission locale ont rapporté vouloir « travailler 28 heures par semaine et que le salaire minimum soit de 1500 euros ». En parallèle, ils ont souligné vouloir être recrutés sur leurs expériences et non leurs diplômes. Ils ont également insisté sur l'importance d'avoir un chef d'entreprise qui les forme à un métier qui a du sens pour que le « travail soit une activité libératrice et non contrainte ».
S'appuyer sur « les appétences de la personne »
« Nous avons analysé qu'il n'est plus possible de demander à nos collaborateurs d'effectuer des tâches trop segmentées et répétitives », leur a répondu Nicolas Dumas du Medef avant d'ajouter que les entreprises sont désormais beaucoup plus sensibles « au savoir-être qu'au savoir-faire. » Quant à la question de la rémunération, le président du Medef Centre-Val-de-Loire a expliqué que les entreprises « pour ne pas mourir », doivent s'adapter. « Dans la restauration, les salaires ont augmenté de 16%, a-t-il étayé, tout en reconnaissant que pour l'heure, cette hausse n'a pas permis « de recruter plus de monde qu'avant ».
Outil de la deuxième chance
Pierre Courbebaisse a rappelé que la formation professionnelle tout au long de la vie est « un outil de la deuxième chance ». « Il faut développer le tutorat en entreprise de manière massive et quel que soit le dispositif de formation. Il faut également développer le mentorat qui est un appui individualisé. Il faut partir de la personne et de ses appétences », a indiqué le président des Acteurs de la compétence en faisant explicitement référence à Bertrand Schwartz et son rapport remis en 1981 qui a donné naissance aux missions locales. Enfin, Pierre Courbebaisse est revenu sur « la révolution technologie du savoir. Il n'y a plus de rapport de maître à élève. Les organismes de formation doivent poursuivre ce changement. »
« Mieux accompagner les entreprises »
Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises et par ailleurs, en charge de la concertation et de la préfiguration de France Travail Comment les entreprises de proximité font-elles face aux transformations écologiques, numériques et énergétiques ? s'interrogeaient les participants de la deuxième table ronde organisée lors de la conférence annuelle de l'Opco-EP (entreprises de proximité), mercredi 12 octobre. a appuyé sur le fait que la structure dont l'enjeu sera « d'aider chacun dans ses chemins, ses chutes et ses rebonds, par le travail et la qualification » devra en lien avec les missions locales et Pôle emploi, « accompagner les entreprises pour qu'elles ouvrent leurs portes aux jeunes. »