Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et la Formation professionnels, lors d’une conférence de presse le 27 janvier 2023, en clôture de la réunion plénière des quatre groupes de travail sur la réforme du lycée professionnel.
Lycées professionnels : vers un temps complémentaire post-diplôme
« Il y a absence de consensus sur l'augmentation de 50 % des périodes de formation en milieu professionnel », a indiqué Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l'Enseignement et la Formation professionnels, lors d'une conférence de presse le 27 janvier, en clôture de la réunion plénière des 4 groupes de travail sur la réforme du lycée professionnel.
Par Christelle Destombes - Le 31 janvier 2023.
Cette mesure, souhaitée par Emmanuel Macron, pourrait être compensée par un travail sur les conditions nécessaires pour que ces périodes de formation en milieu professionnel deviennent source d'apprentissage et de développement des compétences. Il s'agit de mieux prendre en considération « la jeunesse des élèves », qui ne redoublent plus et ne font pas preuve de la maturité attendue, selon la ministre. En revanche, Carole Grandjean retient la proposition d'un « temps complémentaire post diplôme, au niveau du CAP ou du bac pro », qui pourrait recouvrir une spécialisation post-diplôme pour les jeunes se destinant à une insertion professionnelle.
Concertations et expérimentations
Près de 160 personnes ont participé aux 4 groupes de travail (lire notre article), et fait émerger un ensemble de propositions qui devraient « permettre collectivement de construire une réforme qui répondra aux attentes de tous les acteurs de terrain et, au premier chef, des élèves », selon Carole Grandjean. Pour l'heure, ces propositions doivent faire l'objet d'un travail de synthèse au ministère, avant l'ouverture d'un nouveau cycle de concertations avec des organisations syndicales de personnels, des chefs d'établissement, des branches, des représentants d'élèves et des parents d'élèves sans oublier des représentants des régions.
Des expérimentations sont annoncées dès ce printemps sur la base des conclusions des groupes de travail, à l'instar de celles qui ont d'ores et déjà commencé autour de la découverte des métiers (600 collèges volontaires, selon Carole Grandjean). Certaines mesures visant à lutter contre le décrochage scolaire pourraient être expérimentées dès la rentrée 2023, la « gratification » des périodes de stage entrer en vigueur, et les premières modifications sur la carte des formations se matérialiser.
Manifestation d'intérêt dans le cadre de France 2030
Carole Grandjean a ainsi rappelé l'appel à manifestation d'intérêt dans le cadre de France 2030, sur Compétences et métiers d'avenir, qui doit permettre « d'insuffler une transformation, notamment autour de la carte des formations et d'investir sur les lycées professionnels, au travers des plateaux techniques » (lire notre article). Si des discussions ont d'ores et déjà eu lieu avec Régions de France, l'objectif est de « bouger l'offre de formation pour que celle-ci s'accroche à la réalité des enjeux économiques et suive les grands enjeux et les grandes transitions économiques et sociétales ».
Sans donner d'objectif chiffré sur le développement de l'alternance, la ministre a remarqué que « ce qui ressort de ces groupes de travail, c'est l'envie de mixité des parcours, de complémentarité des modes de formation, de passerelles et de droit à l'erreur ». Un travail partenarial avec les régions, mais aussi Pôle emploi ou le Collectif mentorat dans le cadre du plan 1 jeune, 1 mentor, est appelé de ses vœux par Carole Grandjean, au service d'un objectif, consensuel : la réussite des élèves et la valorisation de la voie professionnelle.