L’entreprise My Serious Game présente son « serious game » Horizons (actuellement déployé dans le réseau des Ecoles de la deuxième chance), lors du salon Learning Technologies, le 1er février 2023 à Paris.
Un « serious game » au service des écoles de la deuxième chance
Comment préserver l'attractivité et la concentration de l'apprenant pour qu'il gagne en compétences ? L'entreprise My Serious Game a présenté son « serious game » Horizons, actuellement déployé dans le réseau des écoles de la deuxième chance (E2C) lors du salon Learning technologies jeudi 1er février à Paris.
Par Sarah Nafti - Le 06 février 2023.
Afin de parler aux jeunes, le réseau des E2C, qui s'adresse aux publics les plus éloignés de l'emploi, a fait le choix du jeu vidéo, média « qu'ils connaissent et maîtrisent déjà », explique Alexandre Poncelet, directeur qualité du réseau. Ce projet, qui a abouti à la création du jeu « Horizons » au bout de 18 mois, répond aux exigences mises en œuvre dans les E2C, à savoir, en premier lieu, « l'approche par compétence » : « cette méthode vise à mettre en situation le stagiaire afin qu'il se rende compte de ses compétences, et sache les utiliser dans le cadre de sa formation ». L'autre enjeu pour les E2C est de créer des parcours personnalisés, afin de correspondre aux besoins de entreprises partenaires, dont certaines connaissent des tensions dans le recrutement. Le but étant « de leur présenter des jeunes motivés, qui ont les habilités nécessaires pour intégrer ces entreprises ».
8 grands domaines de compétences
« Le jeu, d'une durée minimale de 15h, permet de travailler huit grands domaines de compétences (communication orale et écrite, mathématiques, numérique etc.), précise Florent Teyras, responsable recherche chez My Serious Game. Chacun a des paliers d'appropriation, qui évoluent de la réalisation simple à la réflexivité, cette aptitude de mobiliser la compétence acquise dans un contexte différent. » La narration, construite autour d'une ville que l'on explore par quartier, est l'occasion de découvrir une quarantaine de filières métiers. Le design du jeu le rend particulièrement attractif pour les jeunes.
Dédramatiser l'apprentissage
Pour Alexandre Poncelet, Horizons « dédramatise l'apprentissage ». Testé en avril 2022 dans 4 écoles, « nos stagiaires ont été attentifs pendant plus d'une heure et demie d'affilé », contre un temps d'attention moyen de 20 minutes habituellement. Certains « ont découvert les métiers de la logistique, qu'ils ont pu intégrer à leur projet professionnel, alors qu'ils n'y pensaient pas avant ».
Méthode collaborative
Horizons a aussi un côté collaboratif, puisque les stagiaires doivent s'associer pour combattre les boss et arriver à la fin de la narration. « Cet usage du jeu vidéo amène à développer des compétences, mais aussi, pour un public en réinsertion, à avoir une première approche d'un projet professionnel », détaille Alexandre Poncelet. Dans les écoles de la deuxième chance, les stagiaires sont accompagnés dans l'utilisation du jeu, qui est un « outil pédagogique », et échangent avec leur référent sur ce qu'ils en ont retenu. La prochaine étape est de créer un référentiel d'utilisation à l'usage des formateurs afin qu'ils appréhendent toutes les possibilités de l'outil.
Horizons est à la disposition des quelque 15000 jeunes suivis dans l'un des 139 site du réseau. Alexandre Poncelet imagine déjà des possibilités nouvelles grâce aux serious games et notamment l'utilisation du jeu dans les processus de recrutement : « Par exemple une quête ferait découvrir les valeurs de l'entreprise partenaire qui recrute et les compétences attendues sur un poste, avec à la fin une évaluation du stagiaire. Selon les résultats, les coordonnées seraient transmises au service RH pour la poursuite d'un processus de recrutement. »
