Le 7 juin 2023, le Cned (Centre national d’enseignement à distance) lance « Le B.A.-BA du climat et de la biodiversité », une plateforme de formation aux enjeux environnementaux. A gauche, Jean-Noël Tronc, directeur général du Cned ; à droite, Sibyle Veil, présidente de Radio France.
Le Cned propose une formation au climat et à la biodiversité pour tous
Le Centre national d'enseignement à distance (Cned) a lancé « le B.A.-BA du climat et de la biodiversité » (climat.cned.fr), une plateforme de formation aux enjeux environnementaux en ligne et gratuite pour tous les Français, mercredi 7 juin. Des entreprises sont intéressées pour l'intégrer dans leur politique de formation.
Par Laurent Gérard - Le 08 juin 2023.
« Cette formation permet d'acquérir les connaissances fondamentales sur les enjeux du climat et de la biodiversité », a introduit Jean Noël Tronc, directeur général du Cned. « L'enjeu de diffusion des connaissances est fondamental », a ajouté Sibyle Veil, présidente de Radio France, partenaire du projet. « Selon une étude OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], la France est très en retard et compte le plus de climato-sceptiques »
5 modules
Le B.A.-BA du climat et de la biodiversité se compose de 5 modules d'une durée d'1h à 1h30 chacun, réalisable dans n'importe quel ordre : définition du changement climatique, causes et solutions, conséquences pour s'adapter, biodiversité, choix collectifs et individuels pour atteindre la neutralité carbone. A l'issue de chacun des 5 modules, les apprenants peuvent valider leurs connaissances via un quiz et obtenir un badge numérique. L'obtention des 5 badges donne accès au badge « B.A.-BA du climat et de la biodiversité » qui certifie l'ensemble du parcours de formation.
Massifier la formation
Cette formation est le fruit de 8 mois de travail avec la collaboration gratuite d'experts scientifiques reconnus internationalement. Valérie Masson-Delmotte, et Jean Jouzel, paléoclimatologues et membres du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), en sont les parrains et ont accepté de soutenir cette démarche auprès des scientifiques.
« La formation et l'éducation sont le point de blocage, il faut former massivement », a assuré Jean Baptiste Sallée, océanographe et climatologue au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et membre du GIEC. « Ce travail garantit accessibilité et rigueur, avec une forte corrélation entre constats et solutions », a confirmé Julien Lefèvre, docteur en économie, chercheur au CIRED (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement) et membre du GIEC. « C'est un travail très rigoureux qui peut permettre d'être, en 2050, au rendez-vous de la neutralité carbone. Cette dernière demandera des changements radicaux de vie, de consommation, de déplacement… Donc de valeurs. Massifier l'information est la mission du service public, sans moraliser ni démoraliser », a ajouté Raphael Gerson, conseiller scientifique de l'Ademe (Agence de la transition écologique).
Confiance et fiabilité
L'enjeu est d'importance, car -selon l'étude exclusive réalisée par l'institut Obea [ 1 ]Étude « Les Français, la connaissance et la pédagogie sur les enjeux écologiques », réalisée les 31 mai et 1er juin 2023 auprès de 1027 personnes. pour le Cned-, près de 6 Français sur 10 estiment que « le niveau de culture écologique n'est pas à la hauteur des enjeux », 83 % déclarent qu'il est « difficile de savoir à quel acteur faire confiance pour avoir des informations fiables sur les questions écologiques », et 73 % pensent que « la connaissance est un levier pour donner envie aux citoyens d'agir pour l'environnement ».
Les entreprises en ont également conscience, car « des groupes et des grandes entreprises nous approchent pour former massivement leurs salariés », confie Jérome Villot, directeur des apprentissages du CNED. « Ce qui peut nécessiter un accompagnement du CNED, et la construction d'une politique de reconnaissance RH (ressources humaines) appropriée pour motiver les personnes ».
Notes
1. | ↑ | Étude « Les Français, la connaissance et la pédagogie sur les enjeux écologiques », réalisée les 31 mai et 1er juin 2023 auprès de 1027 personnes. |