L'Anaf s'organise pour lever les freins à l'apprentissage

Présidée depuis 2016 par Aurélien Cadiou et aujourd'hui forte de 47 salariés, l'Association nationale des apprentis de France a connu une croissance soutenue et rapide que ne reflétait pas forcément son conseil d'administration. Avec désormais douze administrateurs apprentis ou anciens apprentis ^{[ 1 ]}Marc-Antoine Ayela, Maïssa Badri, Bérénice Beck, Aurélien Cadiou (président), Ludiwine Créancier, Hugo Dindin (trésorier), Charles Lefebvre, Quentin Longuemard, Baptiste Martin, El Raouf Moinahindrou, Teotime Pacreau, Thomas Six (secrétaire). contre trois auparavant, l'organisation dédiée à la défense de l'apprentissage aborde 2024 avec des troupes renforcées pour relancer ses combats.

Implantation territoriale

Cette extension du conseil d'administration s'accompagne d'une amélioration de la couverture territoriale avec six antennes régionales ^{[ 2 ]}Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Mayotte. et la participation à trois nouveaux conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser). Membre du Ceser Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2018, l'association vient en effet de rejoindre les assemblées de Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France et Île-de-France. Pour Aurélien Cadiou, qui veut y voir le gage d'une « meilleure intégration dans les politiques régionales », cette nouvelle donne a toute son importance au vu de la faible représentation des organisations de jeunesse dans les instances consultatives.

Relais politiques

Car si l'apprentissage est présent dans tous les discours, il n'en reste selon l'Anaf pas moins difficile de faire avancer certains sujets clés. Si l'ex-ministère de l'enseignement et de la formation professionnels avait suscité quelques espoirs, le président de l'Anaf dresse finalement un bilan mitigé de l'action de Carole Grandjean : « elle s'est surtout concentrée sur la réforme des lycées professionnels et la question du coût contrat et n'a finalement jamais mis en place les groupes de travail sur la qualité de vie des apprentis qui nous avaient été promis », regrette-t-il. De même pour les pratiques abusives de certains CFA qui facturent des droits d'inscription et des frais de scolarité, sujet prioritaire sur lequel l'Anaf estime n'avoir pas réussi à susciter de réaction politique d'envergure.

D'où une certaine prudence devant le périmètre du ministère de Catherine Vautrin, dont l'agenda laisse craindre à l'Anaf une priorité donnée au secteur de la santé. Certes, un haut-commissariat à l'enseignement et à la formation professionnels vient d'être créé (notre article), mais là encore, Aurélien Cadou redoute des attributions peut-être trop « larges » pour une réelle prise en considération du sujet apprentissage.

• Association nationale des apprentis de France (Anaf) : www.anaf.fr/