Charlotte Velly, formatrice et facilitatrice.

Optimiser une formation grâce à l'intelligence collective

Le Gref (Carif-Oref) Bretagne, et la Région, misent sur leur nouveau rendez-vous « Inspiration formation » pour imaginer l'avenir du secteur. Pédagogie active et intelligence collective étaient au menu de ce premier atelier en ligne.

Par - Le 09 juillet 2024.

Charlotte Velly, formatrice et « facilitatrice » forte de 15 ans d'expérience, était à l'honneur pour cette première. Dans sa besace, les concepts de « pédagogie active » et « d'intelligence collective. » Bien employés, ils permettraient de provoquer l'engagement et l'investissement de l'apprenant.

Transformer l'apprenant en acteur

La pédagogie active, donc. Ou l'art de transformer l'apprenant en acteur, voir auteur, de ses apprentissages. La différence ? « L'acteur va interpréter et l'auteur va aller chercher les ressources pour pouvoir construire par lui-même ses apprentissages », éclaire Charlotte Velly.

Pour être correctement déployée, elle nécessite de respecter quelques principes de base : organiser les conditions pour faciliter les interactions, l'apprentissage par la pratique, collaborer vers un but commun, la mise en place d'une réflexion de l'apprenant sur ses apprentissages et une individualisation de l'apprentissage.

Charlotte Velly achève sa démonstration des bienfaits de la pédagogie active avec une « pyramide de l'apprentissage », empruntée à HEC (Hautes études commerciales) Montréal. Le graphique indique le taux de rétention chez l'apprenant : l'apprentissage passif basé sur la transmission des savoirs avec le cours magistral (5%), l'apprentissage actif où règne la construction des apprentissages avec les discussions de groupe (50%) ou l'enseignement par les pairs (90%).

1+1 = 3

Derrière cette addition erronée se cache l'un des principes fondateurs de l'intelligence collective : « dans un binôme, la somme de nos réflexions, de nos idées, de nos expériences sera toujours moins riche que ce que l'on va construire ensemble », expose l'intervenante. Ou quand le potentiel du groupe dépasse la somme des capacités individuelles.

Mieux : l'intelligence collective peut se mettre au service des pédagogies actives car des points d'accroche existent. Encore faut-il respecter des étapes clés.

En dehors de la conception pédagogique pure d'une formation, l'accueil des apprenants le J est primordial avec « un sourire, une boisson chaude, à l'écoute. » Arrive ensuite l'inclusion, avec une activité préparatoire, pour briser la glace et connecter les participants entre eux. « Y sont présentés, entre autres, les objectifs de la journée. »

Bousculer la posture du formateur

La suite relève du déroulé de la formation pure et dure : la divergence (faire naître le maximum d'idées avec, par exemple, un brainstorming), l'émergence (approfondir collectivement les idées par le questionnement ou la prise de recul) et la convergence (trier, prioriser, clarifier collectivement).

« À chaque objectif, on revient à l'étape de divergence, ensuite d'émergence, puis convergence. Et une fois que l'ensemble des objectifs ont été traités, c'est la fin de la formation », résume Charlotte Velly. La déclusion (comment je me sens à l'issue de cette formation?) et le debrief (qu'est-ce-que j'ai appris ?) viennent boucler la boucle.

De quoi remettre en question l'animation routinière d'une formation, avec un formateur au centre et face à son auditoire. « La posture de facilitation, se fait avec et autour du groupe, à un niveau assez horizontal avec les apprenants. Elle relève de l'humilité et de la modestie », conclut Charlotte Velly.