Nelly Fesseau, directrice de l’agence Erasmus+ France / Education & Formation.
Des centres d'excellence professionnelles à vocation européenne
Les centres d'excellence professionnelles visent à adapter les compétences à l'évolution des besoins économiques et sociaux. Le programme Erasmus+ peut les financer à hauteur de 4 millions d'euros sur quatre ans.
Par Sarah Nafti - Le 16 octobre 2024.
En participant au 3e forum sur l'excellence professionnelle organisé à Lyon du 10 au 12 septembre 2024, l'agence Erasmus+ France a mis en lumière les CoVEs (Centres d'excellence de la formation professionnelle). « Ces CoVEs ont pour objectif, pour atteindre l'excellence dans le champ de la formation professionnelle, de rassembler tous les acteurs d'un territoire - entreprises, CFA etc. -, autour du besoin en compétences », explique Nelly Fesseau, directrice de l'Agence Erasmus+ France/Education Formation. Ces CoVEs sont soutenus par le programme Erasmus+, jusqu'à la hauteur de 4 millions d'euros sur quatre ans. Parmi les projets qui ont été sélectionnés par la Commission européenne, figurent trois projets en France. Deux sont portés par des structures françaises.
Objectif 100 CoVEs en Europe en 2027
« L'objectif, ambitieux, est d'atteindre 100 CoVEs en Europe en 2027 », souligne Nelly Fesseau. Ces centres peuvent rassembler jusqu'à 20 partenaires, et comme le remarque la directrice d'Erasmus+, les centres des métiers et des qualifications sont des structures particulièrement propices à porter ce type de projets européens, car ils se fondent sur la coopération de partenaires diverses sur un territoire. Il en existe une centaine en France, autour de 12 filières professionnelles.
Observatoire sur les métiers
Ainsi, parmi les projets financés par Erasmus+ figure le projet LCAMP (Learner Centric Advanced Manufacturing Platform) porté par un organisme espagnol et auquel participe le Campus des métiers et des qualifications (CMQ) Industrie du futur de Decazeville, en Occitanie. « Le but principal est la création d'une plateforme de référence sur la fabrication avancée, qu'on appelle aussi l'industrie du futur », explique Camille Léonard, chargée de mission projets européens au CMQ. « Nous créons un observatoire sur les métiers et sur leurs transformations. Ce projet vise aussi à construire une base de données sur les formations disponibles. » Grâce aux financements européens, le CMQ Industrie du futur, qui avait déjà une accréditation Erasmus+, a davantage de moyens humains, mais a pu également investir dans l'achat de matériels et de logiciels pour élaborer « une usine apprenante collaborative », qui permet de collaborer avec les autres partenaires du projet. Les élèves de Bac pro STI2D du lycée La Découverte accèdent ainsi à cette usine apprenante dans leurs ateliers pour créer un robot avec plusieurs entreprises et écoles en Europe.
Identification des besoins des entreprises
Parmi les autres projets soutenus, Mosaic (Mastering job-oriented skills in arts & crafts thanks to inclusive Centres of vocational excellence) est porté par la SEPR (CFA) de Lyon et met en réseau des écoles de formation aux métiers de l'art et de l'artisanat à travers une dizaine de pays, en Europe et dans le monde. Cette collaboration permet d'identifier les besoins des entreprises et les manques en termes de formation et de proposer des modules complémentaires selon les expertises des partenaires (conception 3D en bijouterie, métaux précieux, bois…). Enfin, le projet Stars (Shaping talents and achieving vocational excellence in sports), porté par le campus 135bpm à Lille, vient tout juste d'être lancé. Il vise, en collaboration avec les Missions locales, France Travail ou encore l'Aide sociale à l'enfance (ASE), à identifier de jeunes décrocheurs entre 15 et 25 ans pour leur proposer un parcours innovant d'insertion par le sport.
« Ces CoVEs impliquent tout le réseau de l'enseignement et la formation professionnels dans une démarche d'ouverture européenne », résume Nelly Fesseau. D'autres projets doivent être choisis par la commission européenne dès 2024.