Le 4 octobre 2024, à l’occasion des 50 ans de leur création, les Gréta-CFA de Lorraine réunissent les 700 salariés des structures du territoire au centre des congrès de Metz (Moselle).

Le 4 octobre 2024, à l’occasion des 50 ans de leur création, les Gréta-CFA de Lorraine réunissent les 700 salariés des structures du territoire au centre des congrès de Metz (Moselle).

Accompagner tous les publics, un enjeu pour les GRETA-CFA

Les GRETA (groupements d'établissements publics locaux d'enseignements) -CFA (centres de formation d'apprentis) célèbrent leurs 50 ans. A cette occasion, les groupements de Lorraine ont réuni les 700 salariés des différentes structures du territoire au centre des congrès de Metz, en Moselle. L'Agefiph, France Travail et une entreprise ont témoigné de leur collaboration avec les GRETA-CFA de Lorraine. Deuxième volet de notre série d'articles.

Par - Le 10 octobre 2024.

Être capable d’accompagner tous les publics implique pour les GRETA-CFA de travailler en étroite collaboration avec différents partenaires. Trois d’entre eux ont partagé leur expérience lors d’une table-ronde sur cette thématique. L’Agefiph fait partie des acteurs proches du réseau. L’organisme propose depuis 2019 aux organismes de formation et aux CFA un outil, « Ressource handicap formation ». « Qualiopi a eu un effet levier pour prendre en compte le besoin des apprenants en situation de handicap. Nous recevons des questions tous les jours d’organismes de formation qui sont rentrés dans les exigences nationales du référentiel », relève Estelle Fleur, en charge du déploiement de l’outil.

Réflexes inclusifs

L’Agefiph travaille en partenariat avec les référents handicap des GRETA ainsi que la coordination handicap du Groupement d’intérêt public (GIP) formation tout au long de la vie. « Notre ambition est de développer les réflexes inclusifs des organismes de formation, dans une démarche de progrès continu sur l’accessibilité », reprend Estelle Fleur. Les GRETA proposent déjà un certain nombre d’aménagements matériel, pédagogique et opérationnel, relève-t-elle.

Le réseau d’agences de service à la personne O2 a témoigné de son partenariat avec le GRETA-CFA Lorraine Centre, pour la mise en place de la formation « Parcours vers un métier : Garde d’enfants et service à la personne ». Deux groupes de stagiaires ont pu suivre cette formation à Pont-Mousson et dans le bassin de Nancy (Meurthe-et-Moselle). La formation professionnalisante de 500 heures a été conçue avec des modules portant sur l’accompagnement de personnes dépendantes à domicile et de l’acquisition du français à visée professionnelle. « Le cursus a été adapté pour être ouvert à des personnes non-francophones. Nous avons beaucoup de difficultés à recruter, et il y a des freins à lever sur la mobilité dans les secteurs ruraux, non desservis par les transports en commun », a témoigné France Villaume, responsable d’agence O2.

Des formations individualisées

France Travail est un autre partenaire direct du GRETA. La directrice de l’agence de Thionville, Rosa Gambino, a partagé son analyse lors de la table-ronde. « La baisse du chômage depuis dix ans nécessite une approche différente de la formation, a-t-elle constaté. Nous sommes moins dans les formats collectifs, avec la même formation pour tous et la recherche d’une insertion professionnelle par la suite, nous partons désormais des besoins des employeurs ». Des formations plus personnalisées dans lesquelles les entreprises s’impliquent dès le démarrage. « Nous allons aussi à la rencontre des TPE-PME, qui ne sont pas familières de nos services », reprend Rosa Gambino.

Tensions frontalières

Des difficultés persistent, d’ordre général, pour faire coïncider l’offre et la demande. Et une part des personnes, lorsqu’elles sont formées en France, partent travailler au Luxembourg voisin. « Ça a été longtemps une manne, aujourd’hui c’est une difficulté, car les personnes qui peuvent se déplacer, avec de l’expérience et des qualifications, cherchent un emploi au Luxembourg. Cela renforce les tensions régionales sur certains secteurs. Mais nous voyons aussi revenir travailler en France des personnes de 40 – 50 ans, lassés par les trajets, dont les besoins économiques ont évolué et qui privilégient leur qualité de vie », remarque Rosa Gambino.