Édito innovation novembre-décembre 2024 – Rendez-vous en 2040

2040, c'est un peu loin ? Rendez-vous à l'UHFP 2025, 19e Université d'hiver de la formation professionnelle, pour découvrir les résultats du projet Erasmus+ In-CVET 2040 piloté par Centre Inffo avec le hors-série Skills Mag, le magazine fiction de l'écosystème de la formation professionnelle continue en 2040.

36 pages pour voyager dans les futurs imaginaires de la formation continue et explorer des scénarios qui interpellent, questionnent et parfois dérangent…
Inscrivez-vous à l'UHFP 2025 et embarquez dans moins de 60 jours pour un retour réflexif vers le futur !

Cher Chat-GPT

Une pensée d'automne pour patienter ? Le 30 octobre dernier paraissait le rapport thématique IA et éducation de la Délégation du Sénat à la prospective, à découvrir au sommaire de cette 44e lettre de l'innovation. On peut y lire, page 18, que « les élèves sont enclins à relever la patience infinie de ces systèmes [d'IA], leur bienveillance, et le fait qu'ils se mettent à leur portée, sans jugement de valeur. »

Bigre. À lire ChatGPT, mon amour : un exemple de pédagogie positive, article du blog du consultant chercheur en sciences de l'éducation Frédéric Haeuw, ils n'ont pas forcément tort.

Se souvenir de ce que le Nobel 1957 écrivit à son Cher Monsieur Germain, et se demander ce que les interactions de l'école républicaine de 2040 pourraient donner : Cher Chat-GPT, je te prompte de toutes mes forces…

Rapport au savoir

Sans attendre 2040, une conversation entre Gaspard Koenig et Cédric Villani initiée par l'Institut Messine, à découvrir au sommaire de cette 44e lettre de l'innovation, interroge l'évolution du rapport au savoir. Le débat n'est pas nouveau et rappelle l'accueil réservé à la calculatrice. Ne va-t-elle pas signer le glas des capacités de calcul des élèves ? Faut-il l'interdire ? … ? Alors qu'elle fait désormais partie des fournitures scolaires, c'est maintenant le recours aux intelligences artificielles qui est questionné.

Le sens, c'est moi !

Quel impact sur nos capacités cognitives ? Exemple avec le secteur de la formation, si prolifique en rapports et notes d'analyse, peut-être plus souvent cités que lus. Un passage de cette littérature grise à la moulinette IA peut sans doute faciliter leur diffusion, mais quid de leur appropriation ? Dans son essai Le vol du vampire, l'écrivain Michel Tournier décrit la capacité d'un livre à échapper à son auteur. Parce que les individus ne sont pas des territoires vierges, il existe autant de lectures que de lecteurs. Consciemment ou pas, le travail d'appropriation s'inscrit toujours dans un contexte : le cadre sociétal, les conditions socio-économiques, les valeurs, les lectures antérieures, …

Autant de données qui fondent le sens et qui manquent à l'IA. Nous ne lisons pas seulement ce qui est écrit mais interprétons nos lectures à la lumière de nos expériences passées. À trop déléguer la découverte d'un texte, nous prenons le risque de passer à côté de ce qui fait sens, pour nous.

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