L'intelligence artificielle au menu de l'Ecole Ducasse

ChatGPT se fait une place dans les programmes de l'école fondée en 1999 par Alain Ducasse. Loin de remplacer l'imagination humaine dans la création culinaire et pâtissière, la machine se voit cantonnée aux tâches administratives éloignées du cœur de métier de chef.

Par - Le 15 juillet 2024.

L'apprentissage de l'intelligence artificielle générative fait son entrée à l'Ecole Ducasse, fondée par le chef au nom éponyme. Sont concernée la formation initiale mais aussi les formations s'adressant à un public en reconversion (plus de 50% des effectifs). « Nous ne le proposons pas encore pour la formation continue mais c'est en projet. C'est une demande des chefs d'aujourd'hui pour comprendre comment l'intégrer à leur métier », prévoit Elise Masurel, directrice générale de l'École Ducasse. L'entreprise Copilot Works, spécialisée en nouvelles technologies, accompagne l'initiative.

Apprendre à formuler les bonnes requêtes

Dans les faits, il s'agit pour les apprenants de comprendre le fonctionnement de l'outil et de savoir rédiger un prompt (une instruction) correct avec « 80% de pratique et 20% de théorie », éclaire le responsable pédagogique William Groult. Des ressources disponibles en ligne permettent de continuer à se former et à tester l'IA. Il liste les domaines d'application possibles pour les futurs chefs cuisiniers / pâtissiers : « optimiser la gestion des stocks, calculer l'empreinte carbone [d'un établissement], l'analyse de l'avis de centaine de clients, la rédaction de recettes via des notes fournies, etc. »

Phénomène de fond

En clair : déléguer à la machine les tâches administratives rébarbatives [liées à la gestion d'une entreprise] pour libérer du temps consacré à la création culinaire/pâtissière. Tout en réalisant au passage des gains de productivité. La cuisine reste donc le domaine de l'humain. « L'intelligence artificielle est un phénomène de fond, pas une tendance de courte durée. L'idée, c'est de prendre le train route », commente la directrice générale.

En parallèle, le programme de génération d'images Dall-E vient épauler les apprenants pour la partie création visuelle de leur projet d'établissement. Bien que les solutions d'OpenAI soient utilisées pour l'instant, l'école n'est pas fermée à d'autres alternatives et encourage ses élèves à observer les concurrents de l'entreprise américaine.

Pas une solution miracle

Si formateurs et apprenants n'ont pas fait preuve de réticence face au recours de la technologie, « plutôt de la curiosité » confie William Groult, pas question de naïveté ou de faux espoirs face aux possibilités offertes. « Ça fait partie des cours d'expliquer que ChatGPT ne sait pas tout faire, qu'il faut traiter les informations avec parcimonie et prendre du recul. » Elise Masurel enfonce le clou : « ça vient compléter l'intelligence humaine mais ne la remplace pas. »

Pour résumer le déploiement de l'IA au sein de l'école, William Groult conclut : « c'est un enrichissement de notre programme pour accompagner le rôle entrepreneurial des chefs. Le digital au service de