Malade virtuel du serious game infirmier de Niort.©Jean Berthelot de la Glétais
La réalité virtuelle pour former des infirmiers à Niort
Présenté jeudi 17 octobre au centre hospitalier de Niort dans les Deux-Sèvres, un serious game permet de former des élèves infirmiers en partie à distance et virtuellement. Une première française.
Par Jean Berthelot de La Glétais - Le 18 octobre 2019.
Le serious game [ 1 ]Jeu sérieux pédagogique présenté aborde les dix compétences pédagogiques dont l'acquisition est nécessaire pour être diplômé, avec une immersion dans des environnements numériques. La personne formée, via un ordinateur, une tablette ou un casque de réalité virtuelle, est plongée dans une situation donnée, peut établir un diagnostic ou conduire un projet de soins infirmiers par exemple. « L'ambition est de reproduire des interventions que l'on peut trouver dans la vraie vie », explique Jérôme Leleu, président de SimforHealth, qui édite ces serious games.
Compléter les savoirs
« Nous n'avons pas vocation, par ce biais, à remplacer les savoirs qui se transmettent en présentiel mais à les compléter. Cette collection a été conçue en, partenariat avec les 27 instituts de formations en soins infirmiers (IFSI) de la région et traitent donc l'ensemble des trois années de la formation ». La Nouvelle-Aquitaine, justement, a largement poussé pour que ce projet voie le jour. « D'abord parce que ces serious games sont d'excellente qualité », commence François Jeanson, conseillère régionale en charge de la santé, ensuite pour le principe même de former avec des outils innovants. Parce que cette génération évoluera, professionnellement, dans un environnement largement numérisé, elle ne doit pas être perdue face à cela mais doit au contraire en maitriser les codes. » Autres avantages du dispositif, aux yeux de la Région : il a été fédérateur dans son élaboration et il permet une égalité entre tous les apprenants, « il est un vecteur d'aménagement du territoire, dans la mesure où tous les IFSI auront accès au même contenu pédagogique, y compris ceux qui sont éloignés des métropoles », ajoute Françoise Jeanson.
La simulation permet l'erreur
Directrice des soins et coordinatrice générale du centre de formations paramédicales de l'hôpital de Niort, Amanda Dubray a fait partie des professionnels ayant contribué à la création du serious game. « Je suis convaincue de l'importance du développement de la simulation en santé, dès lors que ce sont des savoirs utiles au métier, donc vraiment conçus par des enseignants en science infirmière. La simulation est précieuse en santé, car elle permet l'erreur. Elle est aussi très appréciée des apprenants, qui plébiscitent ce type d'outils durant leur formation. » Cette première, un serious game couvrant l'intégralité d'un cursus, ne devrait pas rester une exception. La Région entend ainsi rapidement étendre ces outils à d'autres formations, y compris hors du seul secteur de la santé.
Notes
1. | ↑ | Jeu sérieux pédagogique |