« L'ouverture du marché créera mécaniquement plus de demandes de parcours en alternance » (Yannick Ghoris, vice-président d'Opcalia)
Regrouper les personnes et les structures impliquées dans l'alternance pour mieux faire connaître cette voie d'excellence qui souvent mène à la réussite. Tel était l'objet de la masterclass organisée par Opcalia le 17 juin à Bordeaux.
Par Jean Berthelot de La Glétais - Le 19 juin 2019.
« L'alternance, un enjeu fort, une priorité régionale et une ambition sociétale », thème de la masterclass organisée par Opcalia Nouvelle-Aquitaine, qui se tenait à Bordeaux lundi 17 juin. Elle a réuni des élus locaux, des représentants de la Direccte, des directeurs de CFA et des apprentis. « Notre ambition est de regrouper toutes les personnes et toutes les structures qui travaillent autour du sujet de l'alternance. Nous devons impérativement mettre en avant le fait qu'il s'agit d'une voie d'excellence pour réussir », explique Emmanuel Pocard, directeur régional d'Opcalia.
Une considération que l'alternance est encore loin d'avoir aux yeux du grand public, si l'on en croit la plupart des intervenants. « Ce sont des voies qui permettent d'offrir une bonne alternative aux jeunes qui ne s'adaptent pas au rythme scolaire, qui permettent de toucher un revenu, d'apprendre très concrètement... Elles cumulent les avantages mais c'est à nous de le faire comprendre et ce n'est pas simple », résume Guillaume Moliérac, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de la formation.
Vers une normalisation ?
La conjoncture, pourtant, pourrait être porteuse de motifs d'espoir, si l'on en croit Yannick Ghoris, vice-président d'Opcalia : « Je pense que l'ouverture du marché va créer mécaniquement plus de demandes car elle rendra le parcours moins stigmatisé en tant qu'itinéraire d'échec. Au contraire, cela deviendra la norme. Je crois même que cela risque de rendre beaucoup plus attractives les formations qui se seront ouvertes à l'alternance, et de pénaliser les autres », anticipe-t-il. En attendant, les meilleures manières d'amener vers l'alternance sont restées au cœur des discussions. Et des initiatives ont été dévoilées : « Nous avons créé un forum en ligne qui répond à toutes les questions que se posent les jeunes », commence Jacques Feuillerat, secrétaire général CFA CIFA PME Aquitaine. « Ce mode de communication, un média jeune pour s'adresser aux jeunes, semble plutôt bien fonctionner », note-t-il.
Les Olympiades, vitrine majeure
« Nous proposons une plateforme avec des fiches métiers, des explications simples sur les passerelles, quel diplôme amène vers quoi, etc. Nous mettons en avant les métiers les moins connus chez nous », détaille Laura Bourigault, chargée de mission à l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) dans la région. « Mais la meilleure des vitrines, cela reste les Olympiades des métiers », rappelle Catherine Fabre, députée de Gironde et rapporteure de la loi Avenir professionnel. Un point qui a fait consensus, même si certains participants ont regretté une trop faible implication des établissements scolaires de la région, notamment, susceptibles d'y sensibiliser des jeunes. « Ce que je retiens de ces échanges, c'est que, désormais, tous les acteurs se parlent, échangent, ont une volonté réelle d'avancer ensemble. Ça n'a pas toujours été le cas dans le passé », conclut Emmanuel Pocard.