Astrid Destombes (CCI France) : "Un impératif, la transformation de l'acte pédagogique"

Elles devront s'adapter, vivre, voire survivre... Les salariés devront s'adapter, ce qu'ils ont su faire ces dernières semaines ; mais pour qu'ils puissent durablement le faire, ils devront se former.

Une corporation emblématique qui a dû s'adapter pour assurer la continuité pédagogique sont les formateurs, enseignants, intervenants... En quelques jours, ces formateurs qui n'intervenaient qu'en présentiel ont dû se saisir de notions techniques, transformer leurs parcours, suivre leurs apprenants à distance (parfois les appeler pour les réveiller le matin !) afin de les amener à poursuivre leurs apprentissages.

Cette situation inédite constitue un véritable levier de management du changement et a fait gagner de précieuses années : les freins qui existaient préalablement sont levés. Les formateurs ont pris la mesure de travailler différemment, ont fait preuve d'imagination. Pour autant, un parcours en distanciel doit faire l'objet d'une scénarisation, de l'usage d'outils d'animation différents selon leur objet... Rien de pire que de rester passif devant son écran.

Une fois la période d'urgence passée, il faudra apprendre à mettre en place des parcours construits, à professionnaliser les contenus en les rendant attractifs, dynamiques, fluides, interactifs. La classe virtuelle deviendra à terme la norme et le présentiel exceptionnel.

De façon assez unanime, la prise de conscience a eu lieu ces dernières semaines : les pratiques pédagogiques doivent évoluer, mais de façon construite et le mouvement doit être une lame de fond. Le sujet doit être cause nationale, en n'oubliant pas les apprenants qui doivent « apprendre à apprendre » avec les moyens techniques nécessaires.