Engie veut 10% d'alternants en 2021

Pourvoir ses postes techniques et basculer vers le conseil en économies d'énergie : Engie a présenté, lundi 27 janvier, sa feuille de route pour les années 2020 et 2021. La formation est à l'ordre du jour.

Par - Le 29 janvier 2020.

L'entreprise prévoit  de créer 10 000 postes dans le monde d'ici à 2021, très majoritairement dans les filières techniques, mais « 2 800 postes, essentiellement techniques, étaient vacants en France en 2019 », constate Pierre Deheunynck, directeur général adjoint d'Engie en charge des ressources humaines. D'autre part, « l'entreprise a fait de la vente de gaz et d'électricité pendant des décennies, elle doit maintenant faire du conseil en économies d'énergie », explique le DGRH.

7 500 alternants en 2021

Pour atteindre ces objectifs, Engie prend plusieurs initiatives et engagements. Ils seront formalisés dans un accord mondial de « doctrine sociale » prévu pour être signé en juin 2020. Parmi ces engagements, 7 500 alternants en 2021 essentiellement sur des métiers techniques, soit 10% des effectifs français (77 000 salariés) de l'industriel énergétique, contre 7% en 2019. Cela représentera un doublement de la proportion d'alternants par rapport à 2016 (4,5%). « Après leur alternance, nous nous engageons à recruter la moitié de ces jeunes en CDI, déclare Pierre Deheunynck, mais le problème est d'accéder à eux. »

D'où plusieurs initiatives pour les approcher, dans l'espoir de les orienter vers les filières techniques. Outre les stages de découverte de 450 collégiens de 3ème l'année dernière, Engie a sensibilisé, en 2019, 7 500 élèves de 4ème et 3ème aux économies d'énergie à travers le programme « J'apprends l'énergie ». Ce programme a été enseigné dans des collèges par des salariés d'Engie. Ces derniers ont puisé dans les dix jours octroyés par l'entreprise à tous ses salariés porteurs d'une initiative en faveur des économies d'énergie. « Donner aux salariés la possibilité de quitter leur service alors que nous manquons de compétences techniques peut sembler paradoxal, mais nous pensons que cela leur donne envie de rester à Engie et que cela favorise notre attractivité », avance Pierre Deheunynck.

« Signal fort », selon lui : Engie a reçu près de 800 000 CV de candidats en 2019, contre 234 000 en 2015. Pour former cette fois aux métiers de la transition énergétique, Engie prévoit par ailleurs d'ouvrir en juin 2020 un « CFA digital » (hors les murs). Le projet est en cours de finalisation.

Budget formation sanctuarisé

Afin d'alimenter ses filières techniques et conseil en économies d'énergie, l'industriel, dont un tiers des effectifs est sous le statut des industries électriques et gazières et bénéficie à ce titre d'un droit au reclassement, compte également sur son vivier interne. Ainsi les plateaux téléphoniques dédiés aux clients en tarif régulé vont progressivement décliner et « nous aimerions reconvertir les salariés dans des métiers techniques », explique Pierre Deheunynck. À ces fins, l'entreprise peut compter sur ses 23 écoles internes et sur un budget formation de 100 millions d'euros par an, dont le DGRH rappelle qu'il a été sanctuarisé alors que l'entreprise poursuit un plan d'économies.