« La réforme de l'apprentissage est encore jeune » (Stéphane Rémy, DGEFP)
A l'occasion du congrès annuel de la Fnadir, le représentant du ministère du Travail, accompagné du directeur de France compétences, a tenté de répondre aux inquiétudes des directeurs de centre de formation d'apprentis (CFA)
Par Raphaëlle Pienne - Le 04 décembre 2020.
« La vision de l'apprentissage des acteurs nationaux » : tel était le thème de la table ronde organisée le 2 décembre à l'occasion de la deuxième journée du congrès de la Fédération nationale des directeurs de centres de formation d'apprentis (Fnadir). Dans les faits, le moment aura surtout été l'occasion d'apporter des réponses à certaines des préoccupations exprimées la veille par les représentants du réseau.
Retards de prise en charge par les Opco
Ces inquiétudes sont d'abord financières. « Aujourd'hui encore, 10 % des contrats du stock de 2019 ne sont pas financés », a rappelé Roselyne Hubert, présidente de la Fnadir. La prise en charge d'une partie des nouveaux contrats d'apprentissage aurait également pris du retard. Une situation qui empêche de débloquer les aides aux employeurs et les aides à la compensation du handicap de l'Agefiph, a-t-elle expliqué. Une situation dont le ministère du Travail connaît la réalité, sans toutefois avoir de réponse immédiate. « Nous continuons de travailler. Mais il faut bien mesurer que cette réforme est jeune ; 2019 a été une année inédite et 2020 une année exceptionnelle. Il faut aussi avoir conscience que les Opco [opérateurs de compétences] gèrent la reprise historique du stock des contrats d'apprentissage de 2019, et parfois de 2018, et que ce stock pèse lourd », s'en est expliqué Stéphane Rémy, sous-directeur des politiques de formation et du contrôle à la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).
Mise en œuvre de la comptabilité analytique
La comptabilité analytique, que les CFA devront bientôt tenir et remonter à France compétences, a également été évoquée. « Je comprends les inquiétudes et nous sommes attentifs à l'embolisation des CFA », a souhaité rassurer Stéphane Lardy, directeur général de France compétences. Celui-ci assure également que le régulateur a bien conscience des disparités de situations entre établissements. Côté calendrier, il précise que les premiers tests utilisateurs devraient être menés en mars-avril et la remontée des comptabilités analytiques finalisée en juin-juillet. Viendra ensuite le temps de l'analyse de ces informations par France compétences. « Je reste prudent. Certaines données devront être retraitées. A fin décembre 2021, nous estimons que nous serons en mesure de faire une comparaison entre le coût de revient des contrats d'apprentissage et leurs niveaux de prise en charge », a-t-il indiqué.
Publication d'indicateurs sur les résultats des CFA
Autre point abordé : la future publication des indicateurs InserJeunes, mesurant les résultats des CFA, sur laquelle les acteurs de l'apprentissage ont récemment exprimé des réserves. « Je crois qu'il y a un gros travail de pédagogie et de communication à mener. Cette initiative devrait être prise dans les prochains jours avec la Dares [Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques] », a indiqué Stéphane Rémy.