La situation des entreprises face à la crise se reflète dans le placement des apprentis à la rentrée (Fnadir)
La Fnadir (Fédération nationale des associations régionales de directeurs de centres de formation d'apprentis) a présenté le 24 septembre 2020 son enquête sur la situation de ses adhérents en période de rentrée. Les aides mises en place par le gouvernement pour répondre à la crise sont jugées plutôt appropriées, mais des difficultés persistent.
Par Bénédicte Weiss - Le 28 septembre 2020.
La campagne de recrutement des CFA (centres de formation d'apprentis) bat actuellement son plein, en décalage de plusieurs mois par rapport au calendrier habituel. C'est l'un des faits qui ressort de l'enquête conduite par la Fnadir auprès de ses adhérents sur leur situation en cette rentrée 2020. 199 d'entre eux, directrices et directeurs de CFA, y ont répondu entre le 14 et le 18 septembre.
Difficultés de recrutement
La moitié (50,8 %) indiquent rencontrer des difficultés dans le recrutement des jeunes. Dans 76,3 % des cas, elles sont dues à un manque de candidatures. Leur qualité et la méconnaissance des métiers sont aussi citées par respectivement 43,9 % et 36,8 % des répondants.
Du côté des entreprises habituées à l'embauche, 89,9 % d'entre elles ont exprimé des besoins. Les dirigeants de CFA estiment que les aides aux entreprises de 5 000 à 8 000 euros par contrat signé d'ici au 28 février 2021, annoncées cet été dans le cadre du plan « Un jeune, une solution », ont un impact positif sur le nombre d'offres (41,7 %) ou semblent avoir un impact positif (51,3 %). Une très large majorité (86,9 %) de répondants sentent les employeurs convaincus ou plutôt convaincus par ces aides. Des questions d'ordre opérationnel sont toutefois soulevées, par exemple quant aux modalités de versement des aides (des entreprises rappellent ne toujours pas en avoir touché d'autres antérieures).
Manque de perspectives dans certains secteurs
Certains secteurs économiques, en difficulté du fait de la crise liée à la Covid-19, rencontrent plus de freins en termes de placement. C'est particulièrement le cas de l'hôtellerie-restauration-tourisme (52 répondants) et de l'industrie-mécanique (48 répondants). Les métiers du BTP, cités par 28 répondants, pâtissent comme la métallurgie de baisses de commandes et d'un manque de perspectives en matière d'embauches. Des « difficultés structurelles » s'ajoutent à cette situation particulière, rappelle Pascal Picault, vice-président de la Fnadir, du fait de métiers en tension hors temps de crise.
« Nous ne sommes pas dans des situations catastrophiques, résume Roselyne Hubert, présidente de la Fnadir. Nous n'en sommes pas encore à des fermetures de CFA mais nous vivons une période de turbulences. Certains CFA, notamment dans l'hôtellerie-restauration, auront pourtant probablement besoin d'un coup de pouce supplémentaire. »
75,9 % des répondants envisagent de mettre en place le sas de six mois de formation en CFA sans employeur, prévu en réponse à la crise, pour trouver une entreprise en complétant les classes existantes. Des craintes se font jour quant aux jeunes qui n'auraient pas décroché de contrat à l'issue de sas le 28 février 2021. « Nous serons évalués sur le taux de transformation » de ce sas, estime Pascal Picault qui le voit comme une « respiration ». 39,2 % des directeurs et directrices interrogés projettent des effectifs en hausse, 28,6 % les estiment identiques à ceux de l'an dernier et 24,7 % en baisse.