Le cap des 100 000 apprentis est quasiment atteint dans le réseau CMA France
Au sein des CFA des Chambres de métiers et de l'artisanat, les effectifs d'apprentis sont en hausse de 3,5 % comparés à octobre 2019. Le réseau reste mobilisé pour sécuriser la rentrée de l'apprentissage et entend faire monter en puissance son offre de formation continue.
Par Estelle Durand - Le 16 novembre 2020.
Les entreprises artisanales confirment leur engagement dans l'apprentissage. Au 30 octobre, le nombre d'apprentis inscrits dans les centres de formation d'apprentis (CFA) des Chambres de métiers et d'artisanat ressort en hausse de 3,5% comparé à la même période en 2019. Le cap des 100 000 apprentis formés cette année est quasiment atteint, selon CMA France.
Une bonne nouvelle sachant qu'en septembre, le réseau anticipait une baisse de 5 à 10 % des effectifs pour cette rentrée 2020. Cette bonne tenue des recrutements d'apprentis s'explique, selon Joël Fourny, président de CMA France, par les mesures de soutien à l'apprentissage :
« Nous sommes convaincus que les aides apportées à l'embauche d'apprentis ont permis de concrétiser plus facilement des intentions de recrutement de la part d'entreprises artisanales qui avaient des craintes sur leur activité à venir. »
Davantage d'apprentis majeurs
Ces aides différenciées selon l'âge des apprentis [ 1 ]5000 euros pour les apprentis mineurs et 8000 euros pour les majeurs ont eu une autre conséquence : « un recrutement plus important d'apprentis majeurs », selon le président de CMA France. « C'est une mesure qui pourrait être poursuivie car nous rencontrons de plus en plus de jeunes de niveau bac ou post bac qui souhaitent se former à nos métiers. »
Décalage entre l'offre et la demande
Sur le terrain, CMA France observe cependant des disparités liées à la nature des activités des entreprises. La dynamique se maintient dans les secteurs qui résistent le mieux à la crise : boulangerie, pâtisserie, métiers de bouche et mécanique. En revanche, les recrutements marquent le pas dans l'hôtellerie, la restauration, l'esthétique et la coiffure, secteurs les plus touchés par les mesures sanitaires et les effets de la crise.
Ces disparités expliquent en partie le décalage entre l'offre et la demande. Fin octobre, 8 300 jeunes souhaitant s'engager dans l'artisanat n'ont pas encore trouvé d'employeurs et 10 000 entreprises artisanales sont toujours à la recherche d'un apprenti. L'allongement à six mois de la durée de formation préalable à la signature d'un contrat devrait permettre de résorber en partie ces décalages. En moyenne, une vingtaine d'apprentis par CFA bénéficierait déjà de cette possibilité d'entrer en formation sans contrat, selon les estimations de CMA France.
Encourager les reconversions vers l'artisanat
A l'heure où la crise et le plan de relance font bouger les lignes en matière de compétences, le réseau mise aussi sur son offre de formation continue destinée aux artisans ainsi qu'aux personnes souhaitant se reconvertir dans l'artisanat. Dans le cadre du plan de relance, des moyens importants sont consacrés à la formation vers des métiers d'avenir. Une initiative saluée par Joël Fourny qui déplore cependant que « l'économie de proximité qui pèse 12 points de PIB ne figure pas parmi ces métiers dits stratégiques ». Un « oubli qu'il faut de toute urgence combler », selon lui, en fléchant des financements vers les formations préparant aux métiers artisanaux.
Au moment où les dirigeants d'entreprise sont amenés à repenser leur activité pour mieux rebondir, la question des moyens alloués au financement de la formation des indépendants fait aussi partie des sujets de préoccupation du réseau.
En 2019, les Chambres de métiers et d'artisanat ont formé 130 000 stagiaires dont 40 000 demandeurs d'emploi.
Notes
1. | ↑ | 5000 euros pour les apprentis mineurs et 8000 euros pour les majeurs |