17° édition UHFP Université d’hiver de la formation professionnelle à Biarritz au Pays basque avec pour thème, ( la compétence à la portée de tous ). 17th edition UHFP Winter University of professional training in Biarritz in the Basque Country with the theme, (competence within everyone’s reach). Biarritz, Pays basque, 64 , Nouvelle Aquitaine, Pyrénées Atlantiques, Sud Ouest, France, Europe. New Aquitaine, Basque Country.
Les entreprises à la recherche de solutions de financement (UHFP 2020)
52% des responsables de formation ne sont pas satisfaits de la réforme, car elle fait disparaître certains dispositifs de financement, selon une enquête du Garf (Groupement des acteurs et responsables de la formation), présentée vendredi 31 janvier à Biarritz, lors de l'Université d'hier de la formation professionnelle, par Cathy Hervy, responsable formation à la Société Aéroport Toulouse Blagnac et présidente du Garf Midi-Pyrénées.
Par Christelle Destombes - Le 04 février 2020.
Lors d'une table ronde consacrée aux financements par les entreprises, à la 17e UHFP, elles ont fait part de leurs préoccupations, alors que le compte personnel de formation coconstruit, la Pro-A ou la période de pro leur échappent.
La direction administrative et financière a “vendu" au nouvel actionnaire, Eiffage, un plan d'investissement important dans la formation, alors qu'avec 297 équivalents temps plein, Aéroport Toulouse perdait la mutualisation des fonds… Un investissement supplémentaire de 3% de la masse salariale a été accepté, les deux tiers pour le plan de développement des compétences, le reste pour l'alternance – l'entreprise accueille 10% d'alternants --. Il faudra attendre le mois de juin pour pouvoir verser des abondements CPF, “ce qui a été mal accueilli par les collaborateurs", précise Cathy Hervy, qui “ne souhaitent pas se former hors temps de travail…"
Chez Veolia, où l'activité de recyclage et valorisation des déchets emploie 15 000 personnes, dotées d'un premier niveau de qualification pour 85% d'entre elles, la question est compliquée par l'éclatement des entités : pas moins de 90, de toutes tailles ! Pour Denis Coste, responsable formation de la business unit, il n'est plus possible de fonctionner comme autrefois en mutualisant les fonds “groupe" par l'intermédiaire de l'Opca. Faut-il trouver un tiers, qui pourrait être une banque, à qui confier cet argent avec des frais de gestion ?
Souplesse et pragmatisme
Franck Morel, conseiller relations sociales, travail, emploi et formation professionnelle au cabinet du Premier ministre, prend note et assure qu'une certaine “souplesse" est envisageable, dans le respect des règles du jeu. Citant l'ordonnance ''coquille'', il évoque “le pragmatisme et la capacité à faire évoluer les choses" du gouvernement. Du côté des opérateurs de compétences (Opco), “on se pose la question de la notion de "groupe" dans la définition de la politique de formation", indique Jonathan Emsellem, directeur général d'Ocapiat. L'Opco de la Coopération agricole, agriculture, pêche, et industrie agro-alimentaire, qui regroupe 50 branches professionnelles, 1,2 million de salariés et 98% des entreprises de moins de 50, indique travailler avec le ministère pour corriger cet effet.
Pour cofinancer les formations dans les entreprises de 50 à 299 salariés, une action concertée entre plusieurs Opco a consisté à répondre à un appel à projets du Fonds social européen (doté de 60 millions d'euros). Une autre solution opérationnelle soufflée par Jonathan Emsellem : l'achat en masse de places de formation pour en faire bénéficier les moins de 50.
Attention aux disparités
Claire Pascal, directrice générale de Comundi, “une entreprise de formation", prévient : “Les entreprises vont payer plus cher, elles paient avant même d'avoir commencé à former." Elle constate que tous les CPF mis en œuvre par son “entreprise" sont abondés par l'entreprise, et qu'il faut donc s'attendre à “six mois de mou dans l'attente des abondements". Elle craint une certaine disparité, certaines branches seront plus incitatives. Pour Jean-François Foucard, secrétaire national à la CFE-CGC, en charge de la formation professionnelle, les points de vigilance sont nombreux : un curseur trop bas pour le Pro-A, un CPF indirectement discriminatoire pour les femmes, soumises à la double journée et un risque de dévoiement par des entreprises moins vertueuses… Il plaide pour une “prévoyance compétences à l'instar de la prévoyance santé"…
En accès libre, le dossier de ressources documentaires de l'UHFP 2020.