Les entreprises du secteur de la mobilité continuent de miser sur l'apprentissage
Une majorité d'entreprises du secteur de la mobilité souhaitent maintenir, voire augmenter leurs effectifs d'apprentis malgré la crise économique. Les prévisions sont moins optimistes pour les contrats de professionnalisation, selon une étude réalisée par Opco Mobilités.
Par Estelle Durand - Le 20 juillet 2020.
Malgré les perturbations et les incertitudes occasionnées par la crise, la plupart des entreprises du secteur de la mobilité entendent garder le cap en matière d'emploi et de formation cette année. C'est ce que révèle une étude de leur opérateur de compétences, Opco Mobilités, publiée le 17 juillet [ 1 ]Etude réalisée par téléphone du 8 au 19 juin auprès de 1 800 entreprises..
En termes d'emploi, la stabilité reste de mise pour près de deux tiers des entreprises interrogées, 16 % des employeurs anticipent même une hausse de leurs effectifs d'ici à la fin de l'année, contre 8% prévoyant une évolution à la baisse. Le secteur a pourtant été très affecté par l'épidémie de coronavirus. Au plus fort de la crise sanitaire, 75% des entreprises ont eu recours à l'activité partielle, 41 % ont été contraintes de fermer, et au moment de la réalisation de l'étude (juin 2020), un tiers des entreprises n'avaient repris leur activité que partiellement.
Maintien ou hausse des effectifs d'apprentis
En matière d'alternance, sujet qui fait l'objet de mesures de soutien de la part d'Opco Mobilités (lire ci-dessous), les prévisions s'avèrent plutôt encourageantes pour les contrats d'apprentissage. Dans le détail, 40 % des employeurs envisagent de maintenir leurs effectifs d'apprentis et 26 % d'en embaucher davantage tandis que 12% anticipent une baisse de ce type de recrutement. Les prévisions sont moins optimistes pour les contrats de professionnalisation : 42% des entreprises ne se prononcent pas sur l'évolution de leurs effectifs par manque de visibilité et 18 % disent qu'elles auront moins recours à ce type de contrat. Le coût des recrutements en contrats de professionnalisation expliquerait cette frilosité, selon Opco Mobilités. De fait, certaines entreprises – notamment les plus grandes – n'excluent pas de reporter leur recrutement en alternance vers les contrats d'apprentissage au détriment des contrats de professionnalisation.
Évolution à la marge des stratégies de formation
A ce stade, la crise a peu de répercussions sur les stratégies de formation. Les trois quarts des entreprises entendent maintenir leur plan de développement des compétences tel que prévu, contre 20% prévoyant de le revoir à baisse et 5% à la hausse. Cependant, des ajustements ne sont pas à exclure en termes de calendrier (report d'actions de formation, par exemple), d'objectifs (pour tenir compte des enjeux issus de la crise) ou de modalités de formation. Pendant le confinement, 14% des entreprises ont eu recours à la formation à distance, une formule que les deux tiers d'entre elles comptent explorer davantage à l'avenir. Autre enseignement de cette étude : seulement 9% des employeurs du secteur de la mobilité ont mobilisé le FNE (Fonds national de l'emploi)-Formation pendant la crise sanitaire alors qu'une grande majorité (75%) ont eu recours à l'activité partielle et auraient donc pu solliciter ce dispositif.
« M-Compétences », un plan pour soutenir l'alternance et la formation
Pour éviter une chute brutale des contrats en alternance et inciter les entreprises à former leurs salariés, Opco Mobilités déploie un plan d'action organisé en plusieurs volets. Pour soutenir l'alternance. Création d'un numéro vert pour informer les employeurs, organisation d'une campagne de promotion des métiers et de l'alternance, prestations de conseils renforcées. Pour soutenir la formation. Mobilisation d'un fonds de 5 millions d'euros pour permettre aux entreprises de moins de 50 salariés de s'adapter au nouveau contexte (formation de référents sanitaires, déploiement du télétravail, management et relation clients à distance), accompagnement des demandes de FNE-Formation, adaptation des services de diagnostic aux enjeux de la crise, maintien des règles de gestion simplifiée pour les demandes de prise en charge et la facturation. |
Notes
1. | ↑ | Etude réalisée par téléphone du 8 au 19 juin auprès de 1 800 entreprises. |