Les Missions locales mobilisées pour réussir le plan jeunes
Le volet du plan de relance consacré aux jeunes et l'obligation de formation jusqu'à 18 ans placent les Missions locales sur le devant de la scène en cette rentrée 2020. Sur le terrain, la coordination entre le réseau et les autres acteurs de l'emploi et de l'insertion sera essentielle.
Par Estelle Durand - Le 16 septembre 2020.
Rentrée chargée pour les Missions locales qui accompagnent chaque année 1 300 000 jeunes vers l'emploi. Le réseau va en effet jouer un rôle-clé dans le déploiement du plan de soutien à l'emploi des jeunes, une des composantes de « France Relance » annoncée dès le mois de juillet. Parmi l'arsenal de mesures consacrées aux 16-25 ans, une enveloppe de 1,3 milliard d'euros est prévue pour l'insertion professionnelle des jeunes éloignés de l'emploi. Ces moyens sont destinés notamment à accroître le nombre de dispositifs prescrits par les Missions locales. Les entrées en Parcours contractualisés vers l'emploi et l'autonomie (Pacea) devraient ainsi augmenter de 23% en 2021 et les places en Garantie jeunes de 50%.
Identifier les décrocheurs
Cet effort en direction des jeunes décrocheurs intervient au moment où entre en vigueur l'obligation de formation jusqu'à 18 ans. Instaurée par la loi pour « une école de la confiance », cette mesure implique directement les Missions locales. Il leur revient en effet de veiller au respect de cette obligation et de s'assurer que tout jeune de 16 à 18 ans poursuit ses études, occupe un emploi, effectue un service civique, suit une formation ou bénéficie d'un parcours d'insertion. En lien avec leurs parties prenantes, les différentes instances du réseau – associations régionales et union nationale – ont élaboré un cadre d'actions pour repérer et suivre les décrocheurs. Pour assurer cette mission, le réseau s'est vu allouer des moyens supplémentaires et attend désormais que lui soit communiquée la liste des jeunes sortis du système scolaire dans chaque territoire.
En première ligne pour sécuriser les parcours des jeunes, les Missions locales se disent prêtes à relever les défis générés par la crise. « Avec les mesures prévues dans le plan jeunes, la boite à outils est complète et les équipes sont mobilisées pour trouver les solutions adaptées à chacun », souligne Jean-Patrick Gille, le président de l'Union nationale des Missions locales (UNML). Reste une inconnue, l'ampleur de l'impact du confinement et de la crise économique sur les 16-25 ans.
Aides d'urgence et coordination
En juillet et août, le réseau a activé davantage de parcours d'insertion que l'été dernier. « Difficile, à ce stade, de savoir s'il s'agit des premiers signaux d'un afflux de demandes ou d'un effet de rattrapage lié au fait que des dispositifs comme la Garantie jeunes n'ont pu être enclenchés pendant le confinement », indique Jean-Patrick Gille. Selon lui, les jeunes en contrat court et ceux qui effectuent des « petits boulots » risquent d'être les plus touchés. S'il est encore trop tôt pour évaluer précisément la situation, le président de l'UNML a alerté la ministre du Travail sur la nécessité de mobiliser des moyens pour les aides d'urgence.
Maintenant que les grandes lignes du plan jeunes ont été fixées, tout l'enjeu sera de les décliner dans les territoires et de coordonner les actions entre tous les acteurs. « Il est indispensable que tout le monde puisse se mettre autour de la table pour pouvoir identifier les éventuelles difficultés », précise Jean-Patrick Gille, qui se dit favorable à un pilotage du plan par les préfets.