Mort de Dominique Balmary, ancien président du Conseil national de la formation professionnelle
Dominique Balmary, ancien président du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) est décédé début janvier, à l'âge de 80 ans. L'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), qu'il avait présidée de 2007 à 2015, a rendu hommage à un « homme de dialogue », « humaniste et fervent défenseur de la cohésion sociale », dans un communiqué daté du 7 janvier.
Par Christelle Destombes - Le 10 janvier 2020.
Ancien élève de l'Ecole nationale d'administration, Dominique Balmary a principalement effectué sa carrière au sein de la fonction publique, en majeure partie liée au travail et à l'emploi. Membre du cabinet de plusieurs ministres du travail, il a eu des responsabilités à l'Afpa (alors Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) pour que l'appareil de formation s'adresse aussi aux salariés d'entreprises. De retour au ministère du Travail, il participe à la création de la délégation de l'emploi, chargée de mettre en place les politiques relatives au travail. Il est lui-même délégué à l'Emploi de 1986 à 1996.
Un adepte de la concertation
Conseiller d'État en 1996, il a été président du conseil d'administration du Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Céreq) de 1998 à 2004, avant de présider le CNFPTLV, de 2005 à 2012. Françoise Amat, actuelle présidente de la commission de France compétences en charge de la certification professionnelle, l'a côtoyé au CNFPTLV dont elle a été secrétaire générale de 2005 à 2013. Elle évoque « un grand monsieur et un grand serviteur de l'État » : « C'était un adepte de la concertation, du consensus. C'est grâce à lui que le Conseil national a pu se mettre en place et se développer. Il a été l'artisan de la concertation quadripartite, avec les partenaires sociaux, l'État, le ministère et les régions. Tout le monde le respectait. »
Évoquant une « figure tutélaire » d'une grande érudition sur les sujets liés au travail, Françoise Amat se souvient également d'un homme empathique, abordable et de sa voix, qu'il utilisait comme un outil en faveur de ses discours. « Il a longtemps pratiqué le chant et préservait scrupuleusement ses heures de chorale. Cela le détendait ».
Un homme engagé
Michel de Virville, qui a été successivement conseiller technique à la délégation à l'emploi et donc collaborateur de Dominique Balmary, avant d'être son « patron » en tant que directeur de cabinet de Jean-Pierre Soisson, salue un « haut-fonctionnaire exemplaire » : « Il maîtrisait techniquement les questions et il était très attentif à ce que ce soit la volonté du ministre qui s'exprime et pas la sienne… C'était quelqu'un d'hyper fiable. »
Engagé dans le monde associatif de longue date, notamment sur les questions liées au handicap, Dominique Balmary prend la présidence de l'Uniopss à l'âge de la retraite. Michel de Virville témoigne de cet engagement : « La dernière fois que je l'ai vu, nous parlions de l'expérimentation Territoires zéro chômeur. Il était passionné par ce type d'expériences, car s'il avait une forte expérience de la gestion des personnes en entreprise, il avait beaucoup de préoccupations de nature sociale, une attention pour ceux qui sont le plus éloignés du marché du travail. »
« Homme de convictions et de valeurs, notamment du service public » pour Françoise Amat, Dominique Balmary est unanimement salué par le monde associatif, pour son rôle de défenseur de la solidarité et des associations.