François Bonneau et Kamel Chibli, Régions de France
Plan de relance : les Régions revendiquent une place centrale dans la mise en œuvre du volet formation
Le déploiement du plan de relance dans les territoires ne se fera pas sans elles : c'est le message adressé au gouvernement par Régions de France. Formation, orientation, lutte contre le décrochage mais aussi apprentissage : sur tous ces sujets, les Régions entendent jouer un rôle-clé.
Par Estelle Durand - Le 18 septembre 2020.
Les Régions seront au rendez-vous de la relance mais ne se contenteront pas d'être de simples courroies de transmission. Lors d'une conférence de presse consacrée à l'éducation et à la formation, mercredi 16 septembre, Régions de France a rappelé le rôle actif que les collectivités entendent jouer dans le déploiement de « France Relance » au niveau des territoires. Un message que l'association va porter lors de la prochaine réunion avec le Premier ministre, Jean Castex, prévue le 28 septembre.
Anticiper les besoins en formation
Sur le volet formation du plan, des discussions sont engagées avec le ministère du Travail. Elles portent sur les ajustements des Pactes régionaux d'investissement dans les compétences pour répondre aux enjeux de la crise. Afin de sécuriser l'avenir des jeunes, le gouvernement prévoit notamment d'allouer 700 millions d'euros à la création de 100 000 formations supplémentaires débouchant sur des métiers et secteurs stratégiques. Pour François Bonneau, président délégué de Régions de France, il est primordial que « ces moyens s'incarnent très vite dans chaque territoire ».
Mais pour que cette nouvelle offre de formation soit pertinente, il faut, selon lui, se projeter « au-delà de la crise » et anticiper les nouveaux besoins en compétences. Parce qu'elles sont en prise directe avec les besoins des acteurs économiques, les Régions entendent jouer un rôle central dans ce volet du plan de relance. « Nous demandons que la mise en œuvre territoriale nous soit confiée », indique François Bonneau qui appelle à une collaboration « plus étroite avec Pôle emploi » pour garantir « l'efficacité territoriale » du plan de relance.
Reprendre du poids dans l'apprentissage
En cette période de crise, les Régions se disent particulièrement inquiètes pour le devenir de l'apprentissage. Malgré les aides annoncées par le gouvernement, les Régions s'attendent à une baisse des entrées en apprentissage, notamment pour les moins qualifiés. Une baisse des effectifs qui aurait pour conséquence de fragiliser les CFA et notamment ceux qui sont situés en zone rurale ou qui forment à des métiers rares. Pour François Bonneau, le système de financement introduit par la réforme n'est pas adapté au contexte de crise et montre aujourd'hui ses « faiblesses ».
« Nous sommes disponibles pour rediscuter de la place des Régions dans l'apprentissage de demain », indique le président délégué de Régions de France qui milite pour « un pilotage et un suivi régulier par l'ensemble des acteurs au niveau régional ». « C'est au niveau des Régions qu'on peut mettre les acteurs en réseau », précise-t-il. Face aux risques qui pèsent sur l'apprentissage, Régions de France appelle à prendre des mesures supplémentaires pour faciliter la réorientation des apprentis qui n'auraient pas trouvé d'employeurs, en créant des passerelles vers l'enseignement professionnel sous statut scolaire ou vers la formation professionnelle.
Lutte contre le décrochage
En cette période de crise, les Régions accentuent leurs actions en matière de lutte contre le décrochage scolaire et étoffent leur offre de services en matière d'orientation et d'information sur les métiers. Une nouvelle mission appréhendée avec « une attention particulière » à l'heure où les besoins en compétences évoluent très vite.