Apprentissage : « un coût contrat identique sur tout le territoire pose des problèmes financiers » (Didier Kling, CCI Ile-de-France)
A la veille des élections de chambres de commerce et d'industrie -du 27 octobre au 9 novembre- CCI France a tiré le bilan de la précédente mandature et évoqué des pistes pour celle qui va bientôt démarrer, notamment dans le domaine de la formation professionnelle.
Par Emmanuel Franck - Le 28 octobre 2021.
CCI France, l'organisme qui chapeaute le réseau des chambres de commerce et d'industrie (CCI) organisait, mardi 26 octobre, plusieurs tables rondes à la Maison de la chimie à Paris dans le cadre des élections qui démarrent. L'une d'elles, intitulée « les compétences, la réponse adaptée à la transformation des entreprises », était consacrée à la formation professionnelle. Dans ce domaine, les CCI sont un acteur majeur : leurs écoles forment chaque année 500 000 personnes, dont 95 000 apprentis dans 119 centres de formation des apprentis. Les années qui viennent de s'écouler ont été essentiellement marquées par la mise en œuvre de la loi avenir professionnel de 2018 et par la crise sanitaire. L'actualité est aux difficultés de recrutement.
Coût contrat unique sur tout le territoire
L'occasion pour Didier Kling, président de la CCI d'Ile-de-France, de rappeler que les CCI sont le deuxième acteur de la formation après l'Education nationale, que l'intérêt des services que rendent les CCI aux entreprises réside notamment dans la qualité des formations qu'elles proposent, et qu'à ce titre, en matière d'apprentissage « un coût contrat identique sur tout le territoire pose des problèmes financiers » aux écoles consulaires. Une remarque à destination de Bruno Lucas, délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle au ministère du Travail, qui venait de rappeler que la loi avenir professionnel a été votée pour « libérer l'offre de formation afin qu'elle soit adaptée aux besoins des entreprises et des territoires ».
« L'arrimage de la formation au monde économique » est également l'enjeu de la Fédération de la formation professionnelle (Acteurs de la compétence, nouvelle appellation de la FFP), explique son président, Pierre Courbebaisse. Il rappelle le rôle « historique » des CCI dans l'accompagnement et le tutorat grâce à leur puissant maillage territorial. Dans le même sens, Dominique Crayssac, directeur du Purple campus de la CCI d'Occitanie réunissant 17 campus, explique notamment que son organisation « s'adapte pour répondre aux besoins de formation des entreprises » dans la perspective de l'arrivée de nouvelles lignes à grande vitesse dans sa région.
Actualiser les référentiels métiers
De son côté, Fath Allah, DRH (directeur des ressources humaines) de Netto (groupe Intermarché), explique que son entreprise a ouvert son propre CFA (centre de formation d'apprentis) pour faire face à ses besoins de formation et qu'il faut « l'accompagnement de l'Etat » pour changer les référentiels métiers, dont certains n'ont pas évolué depuis 20 ans. Par ailleurs, il explique éprouver des difficultés à attirer les jeunes dans ses formations en apprentissage, d'où une campagne intitulée « 1 000 apprentis » organisée avec les CCI. Bruno Lucas rappelle à ce titre que le gouvernement a lancé fin septembre un plan pour réduire les tensions de recrutement.
La crise sanitaire semble loin des préoccupations des participants. Pierre Courbebaisse rappelle tout de même qu'elle a accéléré la digitalisation des formations, dont 6% était réalisées à distance avant la crise contre 50% trois mois plus tard.