Assises du Sycfi : les formateurs indépendants face à la question de l'employabilité

Lors des Assises du syndicat des consultants formateurs indépendants (Sycfi), qui se tenaient le 27 janvier, une table ronde interrogeait la place de la formation professionnelle dans la problématique de l'employabilité.

La table ronde sur employabilité et la formation professionnelle était introduite par Jean-Philippe Cépède, directeur du pôle Droit de la formation de Centre Inffo. « Sur ce sujet, la réforme de la loi Avenir professionnel crée un lien beaucoup plus fort entre formation et emploi », a-t-il souligné.

 Lien entre formation et emploi, un axe de la réforme

« La réforme renforce la notion de compétences dans la définition de l'action de formation, et veut rendre les formations certifiantes beaucoup plus visibles, avec la création d'organismes certificateurs habilités », rappelle-t-il. Par exemple, France compétences a récemment produit une liste de métiers en forte évolution, qui attendent une offre de certification.

« Deuxième constat, il y a dans la réforme un fléchage des contributions légales des entreprises vers des formations certifiantes. Le dispositif d'alternance Pro-A pose un critère de forte mutation ou de risque d'obsolescence des compétences, et a pour but de favoriser l'évolution, la promotion professionnelle ou le maintien dans l'emploi. » Donc, l'employabilité est clairement visée.

 La formation au cœur de « transitions collectives »

Dans la boîte à outils du plan de relance, "transitions collectives", qui vise à faciliter les reconversions pour s'adapter au marché de l'emploi, est selon lui un dispositif très original : « C'est la première fois qu'un instrument de politique de l'emploi se fixe pour objectif l'obtention d'une certification professionnelle », souligne-t-il. « Le contexte d'emploi qui est bouleversé par la crise sanitaire : certains emplois qui étaient en tension deviennent presque menacés, explique Philippe Debruyne, Président de Certif' Pro, et administrateur CFDT de France compétences. D'où ce dispositif « transitions collectives », proposé par les partenaires sociaux, qui fait le pari de la coopération de l'ensemble des acteurs », dont ceux de l'orientation et de la formation, pour améliorer l'employabilité.

 Les formateurs indépendants dans la crise sanitaire

Qu'est-ce que le contexte de crise sanitaire a changé pour les consultants et formateurs indépendants ? Pour Jean-Noël Falga, délégué régional Sycfi Caraïbes, « la crise sanitaire a été une période extraordinaire pour révéler nos métiers et être reconnus comme des acteurs essentiels  d'accompagnement des entreprises, explique-t-il. Localement nous avons été réactifs et pro-actifs, nous avons déployé des formations sur l'hygiène et la sécurité, les gestes barrières, la dimension psychologique, qui ont aidé les entreprises à se réorganiser et à se mettre en conformité ».

Martine Guérin, présidente du Sycfi, a noté « un regain de dynamisme dans le milieu de la formation professionnelle, en lien avec la crise sanitaire et le changement climatique ». Elle regrette toutefois que le Sycfi soit « peu consulté », alors qu'il représente « un poids essentiel dans la formation professionnelle en France ». « Il y a toujours un problème culturel en France à considérer la formation comme une charge et non un levier de développement, poursuit-elle, et les freins financiers et administratifs d'accès à la formation existent encore. Mais la perception de la formation est en train de changer à la faveur de la crise ».