Digital-Learning : entre recherche de qualité et croissance du secteur EdTech (webinaire Communotic)
Avec l'essor du Digital-Learning, les acteurs traditionnels du secteur de la formation vont devoir faire face à de nouveaux défis. A commencer par l'acquisition de nouvelles compétences, ou gérer la cohabitation avec des concurrents plus agiles. C'est ce qui ressort d'un webinaire organisé par Communotic (région Normandie).
Par Jonathan Konitz - Le 15 décembre 2021.
Contexte sanitaire oblige, « nous avons assisté à […] une utilisation massive du multimodale numérique en formation. Aujourd'hui, la question n'est plus de se dire si c'est positif ou négatif, les avantages et inconvénients, mais : comment y aller, comment sont positionnés les différents acteurs et comment se repérer dans ce marché mouvant », déclare Loïc Tournedouet, directeur de projets numériques de l'AFPA et pilote du livre blanc du FFFOD (Forum des acteurs de la formation digitale) « Une vision à 360° sur la réalité du Digital-Learning », lors du webinaire organisé par Communotic.
Durant les confinements, 80% des organismes de formation ont basculé en « full distanciel. »
L'impact sur l'offre est net, les catalogues s'orientent vers l'hybridation : 75% des prestataires de formation ont développé des modalités pédagogiques distancielles pour mixer les approches, 58% ont mis à distance des formations réalisées en présentiel et 57% ont créé de nouvelles formations disponibles 100% à distance.
Un phénomène accompagné d'un paradoxe. « D'un côté, la majorité du marché devient multimodale, commente Loïc Tournedouet, mais de l'autre il y a une fragilisation de l'image du multimodale. L'urgence de la situation sanitaire a conduit certains acteurs à une digitalisation à marche forcée, avec les moyens du bord. Ça a rendu service mais il est temps de remettre les choses à plat. D'aller vers des solutions plus pérennes, plus stables, avec une qualité et un coût optimisés par rapport aux attentes. »
L' EdTech, nouvel Eldorado
Le secteur de l'EdTech (nouvelles technologies innovantes utilisées pour apprendre et transmettre des connaissances), dont 63% des entreprises interviennent dans le champ de la formation professionnelle, a pleinement profité de l'essor du Digital-Learning (1 milliards d'euros de chiffre d'affaires).
« Il ne faut pas croire que les plus de 500 entreprises du secteur ont toutes multiplié leur chiffre d'affaires par dix. C'est loin d'être le cas, notamment pour celles proposant des produits ou services dédiés à l'animation de salle de cours », tempère Jean-Luc Peuvrier, directeur de Stratice.
Ces sociétés, et start-up, du secteur s'émancipent du cloisonnement entre enseignement scolaire, enseignement supérieur et formation professionnelle. « Elles sont souvent présentes dans plusieurs segments, à l'image de France Université Numérique ou OpenClassrooms », détaille Loïc Tournedouet.
Une agilité, et une souplesse, séduisantes pour les organismes de formation « traditionnels. » Ces derniers n'hésitant pas à racheter ou prendre sous leur giron des EdTech pour s'ouvrir d'autres opportunités. « Un rapprochement qui leur permet de se positionner sur plusieurs marchés différents (scolaire, enseignement supérieur, etc.) mais aussi, fait nouveau pour des entreprises de formation françaises, le positionnement à l'international. »
Apprendre à vendre des formations aux particuliers
Face à ces bouleversements, les organismes de formation vont devoir composer avec un nouvel acheteur de leurs contenus : le particulier. Un phénomène amplifié par le CPF.
« Il faut aller chercher ce public pour lui vendre des formations. Comprendre le marché, communiquer avec lui et les modalités de captation sont des fonctions nouvelles que les organismes de formation vont devoir intégrer », argue Jean-Luc Peuvrier. Contrairement aux entreprises de l'EdTech, pour qui ces nouveaux codes font partie intégrante de leur ADN.