Elections régionales en Bourgogne-Franche-Comté : priorité aux demandeurs d'emploi et aux filières d'avenir
Sept listes sont en lice pour les élections régionales, après six ans sous la présidence de la socialiste Marie-Guite Dufay, candidate à sa succession. Tour d'horizon des programmes déjà dévoilés.
Par Camille Jourdan - Le 01 juin 2021.
La formation des demandeurs d'emploi, et plus généralement des publics éloignés de l'emploi, figure comme une priorité sur les listes de gauche et du Rassemblement national. Ce dernier vise un retour à l'emploi de 50 000 chômeurs en deux ans, notamment grâce à la formation, avec toutefois un principe de « priorisation » des citoyens français. La liste de la majorité sortante, alliant Parti socialiste, Parti radical de gauche et Parti communiste, avance quant à elle l'objectif de « former et qualifier 100 000 demandeurs d'emploi ». Du côté du Temps des cerises, liste de « rassemblement » de plusieurs formations de gauche, on souhaite « augmenter de 60 % le nombre de chômeurs inscrits au programme qualifiant d'acquisition et/ou de développement des compétences, soit 15 000 formations qualifiantes par an ». Sans donner d'objectif chiffré, Europe Écologie Les Verts entend « réserver dans les marchés publics une partie du temps de travail aux personnes les plus éloignées de l'emploi » et « contribuer à la multiplication des Territoires zéro chômeurs ». Rien de spécifique aux demandeurs d'emploi n'est mentionné dans les programmes – encore peu détaillés – des listes Les Républicains ou La République en marche. Les premiers visent la formation des « jeunes » et les seconds entendent « développer les formations et l'enseignement supérieur de proximité ».
Priorité aux filières d'avenir
Les filières dites « d'avenir » seront priorisées selon les candidats en lice, à commencer, pour les listes de gauche, par les métiers et/ou les compétences liés à la transition écologique. Mais la majorité sortante insiste aussi sur la formation aux métiers du numérique, et Le Temps des cerises sur celle visant la « souveraineté industrielle ». Au RN, on privilégiera les filières bois, agriculture et tourisme, en plus des formations préparant à la « troisième révolution industrielle ». Autant de filières que les candidats entendent valoriser via l'orientation. La liste Le Temps des cerises propose en ce sens la création d'un « service public de la formation professionnelle tout au long de la vie ». EELV évoque de son côté la mise en place de « plateformes de mobilités professionnelles » afin d'identifier les « compétences [des salariés] transférables dans les secteurs de la transition écologique énergétique ».
Peu d'éléments sur les moyens
Seule la liste Le Temps des cerises annonce un budget : « Au-delà de 300 millions d'euros d'ici la fin de la mandature. » La liste est également la seule à « poser la question des critères de passation des marchés publics », regrettant « le mal que la mise en concurrence généralisée de l'offre de formation professionnelle a fait à des organismes historiques et réputés comme l'AFPA ». Le RN avance que « le budget dédié à l'apprentissage ne se limitera pas aux crédits transférés par l'Etat ». Marie-Guite Dufay, déjà à l'origine d'une revalorisation de la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle, réitère ce point de programme, quand EELV promet des « aides supplémentaires aux frais annexes » (transport notamment) afin de « rééquilibrer l'offre de formation sur l'ensemble du territoire ». Sur ces points-là, les listes de droite et du centre restent pour l'instant muettes.