Hauts-de-France : la Région et l'Opco EP signent une convention en faveur des entreprises de proximité
La feuille de route doit permettre, entre autres, de développer l'alternance au sein des entreprises de proximité, mais aussi la formation des salariés et demandeurs d'emploi.
Par Jonathan Konitz - Le 16 novembre 2021.
Une convention de partenariat a été signée entre la région Hauts-de-France et l'opérateur de compétences des entreprises de proximité avec un triple objectif : développer et valoriser l'alternance, la formation des salariés et des demandeurs d'emploi, rapprocher l'offre et la demande d'emploi. Une politique volontariste dans une région où le taux de chômage a atteint les 9.4% au premier trimestre 202.
Apprendre à travailler ensemble
« L'Opco EP c'est 42 000 entreprises, 134 salariés et 12 000 alternants soit 20% de l'apprentissage dans les Hauts-de-France, expose Arnaud Decagny, vice-président à la Région Hauts-de-France en charge de l'apprentissage, de l'artisanat et du numérique, cette convention va nous apprendre à travailler ensemble. »
Denis Jorel, délégué régional Hauts-de-France pour l'Opco EP voit derrière ce document « l'occasion d'élaborer un plan d'action commun sur l'orientation ou encore la modernisation des CFA. De cette convention va découler des plans d'action très opérationnels. »
La Région espère de l'Opco EP une remontée de données qualitatives et quantitatives pour mener une stratégie efficace. « Notre but sera d'investir dans les formations qui se développent et les territoires en manque d'apprentis. Nous allons pouvoir définir les bonnes stratégies d'accompagnement », précise Arnaud Decagny.
Ces retours de terrain doivent aussi permettre la création d'un observatoire territorial de l'apprentissage dans les Hauts-de-France. Au 31 décembre 2022, date d'expiration de la convention, un bilan sera fait sur les aspects à améliorer.
Encore trop de clichés sur l'alternance
Malgré des chiffres conséquents dans les Hauts-de-France, l'apprentissage souffre encore du cliché de la « voie de garage. » De quoi faire bondir Arnaud Decagny : « aujourd'hui, un apprenti sortant d'un CFA BTP a 85% de chances de trouver un emploi ! Je pense sincèrement que l'apprentissage est la nouvelle voie de développement du CAP au Bac+5. » Une situation d'autant plus inquiétante que certains métiers (plombier, tourneur-fraiseur, etc.) peinent à trouver des apprentis, alors que la pyramide des âges commence à s'inverser dans ces secteurs pour cause des départs en retraite.
Pour Denis Jorel, les campagnes de communication, auprès des entreprises et des élèves, permettront d'inverser la tendance. « Nous avons plusieurs centaines d'offres de contrats non-pourvues en CFA. Il faut vraiment faciliter l'orientation vers ces métiers », complète-t-il.
Les outils de la Région que sont Proch'Orientation et Proch'Info-Formation, et les plates-formes numériques bouge-ton-avenir.fr et hub-alternance-opcopep.fr auront aussi leur rôle à jouer.
Favoriser le développement stratégique des entreprises
La Région et l'Opco EP s'engagent aussi à mener des campagnes de communication en faveur de leurs services pour la formation des salariés et demandeurs d'emploi.
Dont le dispositif d'appui à la formation des salariés (DVRH) de la Région, « en soutien aux projets de développement stratégique et créateurs d'emploi », dixit Arnaud Decagny. « Si une entreprise a un process innovant, et que la formation n'existe pas sur le territoire, nous discuterons avec la branche professionnelle et l'Opco pour créer la formation spécifique, et y attirer les apprentis et les demandeurs d'emplois. »
Au-delà des chantiers actuels, Denis Jorel envisage déjà le futur de la convention. Et mise, entre autres, sur la mobilité à l'internationale des alternants. « C'est difficile aujourd'hui. Avec les Opco, nous devons être force de propositions pour tenter de faire évoluer la législation », tempère l'élu régional.
Lire notre article sur la manière dont l'Opco EP « engage la bataille des territoires ».