La branche des matériaux de construction signe un accord dédié à l'apprentissage
Afin d'attirer davantage d'apprentis, la branche des matériaux de construction décide notamment d'augmenter leur rémunération. L'accord signé récemment fixe en outre des critères de financement des CFA assez élevés.
Par Emmanuel Franck - Le 13 septembre 2021.
Les partenaires sociaux de la branche des industries de carrières et matériaux de construction ont paraphé un accord relatif au « développement de l'apprentissage ». Le texte devrait être étendu par l'administration d'ici à « la fin de l'année », selon Patrick Pittalis, secrétaire général de l'Unicem, principale organisation patronale de cette branche employant 70 000 salariés travaillant par exemple dans des carrières de granulat ou chez des fabricants de béton.
Les entreprises du périmètre de l'Unicem (56 000 salariés) emploient environ 1 000 apprentis préparant des diplômes de tous niveaux : du CAP de conducteur d'engins à l'ingénieur de l'école des mines en passant par le technicien de production. L'Unicem gère trois CFA accueillant chaque année 500 nouveaux apprentis.
Rémunérations extra-légales
La négociation d'un accord était devenue nécessaire afin de « toiletter nos dispositions sur l'apprentissage après la loi avenir professionnel et de développer cette voie d'excellence », explique Patrick Pittalis. Comme dans la plupart des industries, « l'attractivité est un enjeu pour notre branche », précise-t-il. C'est dans cet objectif que les signataires souhaitent développer les préparations opérationnelles à l'emploi collectives et individuelles (POEC et POEI) des jeunes inscrits dans les missions locales et à Cap emploi. Ils demandent également aux CFA de veiller à ce que leurs apprentis en distanciel disposent des équipements adéquats et comprennent bien les activités pédagogiques, « notamment ceux qui ont un petit niveau de formation », précise Patrick Pittalis. C'est également dans l'objectif d'attirer de nouveaux candidats que les partenaires sociaux relèvent les rémunérations au-delà du plancher légal. Par exemple les apprentis de 18 à 20 ans en première année de contrat percevront 50% du Smic au lieu des 43% légaux. Ceux en quatrième année car en situation de handicap, 95% du Smic « au lieu de 83% », souligne Pascal Roussel, de la CFDT construction et bois. Il estime que l'intérêt de l'accord, outre ces avancées, est de rappeler les règles, notamment sur le temps de travail, et fixer le rôle de la commission paritaire.
Critères de financement des CFA
« La réussite d'un apprenti ne trouve pas sa source uniquement dans le CFA mais aussi dans l'entreprise, c'est pourquoi nous insistons sur la valorisation du maître d'apprentissage », explique le syndicaliste. Les signataires rappellent ainsi que le maître d'apprentissage bénéficie d'une progression conventionnelle dans les échelons, d'un capital sur son compte citoyen et d'une reconnaissance de ses compétences.
Enfin, les partenaires sociaux fixent des critères de financement des CFA « assez élevés », juge Patrick Pittalis : taux de réussite aux examens supérieur à 85% pour les formations de niveau Bac ou inférieur ; taux d'insertion à 6 mois supérieur à 75% ; taux du rupture inférieur à 5%. « Si ces taux ne sont pas respectés, nous renforcerons l'accompagnement du CFA ; ils ne constituent pas des couperets », précise-t-il.