Le gouvernement lance son Contrat d'engagement jeune destiné aux 500 000 jeunes les plus éloignés de l'emploi
Le Premier ministre a détaillé, mardi 2 novembre, les contours du Contrat d'engagement jeune. Appelé à absorber la Garantie jeunes, ce parcours sur 12 mois maximum privilégie la mise en activité ou en formation à raison de 15 à 20 heures par semaine et ouvre, sous condition de ressources, une allocation mensuelle de 500 euros. En rupture avec la logique de guichet, ce nouveau dispositif implique une transformation du service public de l'emploi.
Par Catherine Trocquemé - Le 03 novembre 2021.
Annoncé le 12 juillet dernier par le président de la République, retardé, soupçonné d'être abandonné puis rebaptisé, le Contrat d'engagement jeune (CEJ) est enfin sorti de l'ombre mardi 2 novembre. Des mois de travail ont fait naître un nouveau dispositif qui se veut en rupture avec les politiques d'insertion. « Le Contrat d'engagement jeune ne vient pas s'ajouter aux nombreux dispositifs existants. Il les remplace, les intègre, les harmonise, les décloisonne, au sein d'un nouveau cadre commun à tous les opérateurs, fondé sur les mêmes règles, les mêmes exigences, et doté de moyens renforcés », déclare Jean Castex, lors de son déplacement à la Mission locale de Vitry-sur-Seine, mardi 2 novembre.
Un hub unique
Conçu comme un véritable hub, le CEJ remplacera progressivement la Garantie jeunes à partir du 1er janvier 2022 et sera totalement déployé en mars 2022. Détrônant la logique de guichet, le CEJ sera proposé par les 1 400 Missions locales, les 900 agences Pôle emploi ainsi que d'autres acteurs privés, publics ou associatifs spécialistes de l'insertion dans le cadre de marchés publics ou d'appels à projets. Une application dédiée donnera aux jeunes l'accès à un espace personnalisé où ils pourront échanger avec leur référent unique, répondre aux offres d'alternance de stages, de formation ou d'emplois. Cet outil digital appuiera le suivi de leurs parcours et favorisera les synergies entre les différents opérateurs impliqués dans les territoires.
500 000 jeunes concernés
Après le soutien massif à l'apprentissage, le lancement d' « 1 jeune 1 solution », et du plan de réduction des tensions de recrutement, le gouvernement s'attaque, avec le CEJ, au chômage persistant de 20% des jeunes actifs. Le dispositif s'adresse aux 500 000 jeunes de moins de 26 ans durablement sans emploi ni formation, décrocheurs, victimes de parcours de vie heurtés ou encore sans réseau et isolés. Afin d'aller chercher les quelques 30 000 jeunes « sortis des radars », des partenariats avec les collectivités territoriales et les acteurs associatifs de proximité seront mis en place ou développés au plus près des bassins d'emploi. Le gouvernement se donne pour objectif d'accompagner vers l'emploi au moins 400 000 jeunes en 2022.
Un accompagnement intensif centré sur l'activité
Du « revenu d'engagement » au « contrat d'engagement », le changement sémantique traduit la logique de droits et de devoirs portée par le CEJ. Le jeune bénéficiera d'un accompagnement intensif de 12 mois maximum par un référent unique à raison d'au moins une fois par quinzaine et, si possible, par semaine. Le jeune pourra bénéficier, sous condition de ressources, d'une allocation mensuelle de 500 euros. En contrepartie, le jeune s'engage à suivre des formations qualifiantes, des préparations à l'apprentissage, des immersions en entreprises, des mises en situation professionnelle ou encore des missions en service civique, etc. Un parcours qui doit représenter 15 à 20 heures par semaine. Le non-respect de ces engagements ou le refus injustifié de prendre un emploi entraîneront la rupture du contrat.
Une enveloppe supplémentaire de 550 millions d'euros
Le CEJ sera financé à hauteur de 2 milliards d'euros sur le budget du plan « 1 jeune, 1solution » et bénéficiera d'une enveloppe supplémentaire de 550 millions d'euros soumise par amendement au projet de loi de finances 2022. Plus de la moitié de ces nouveaux crédits, soit 300 millions d'euros, seront alloués aux parcours de formation et d'activités, le reste se répartissant entre le coût de l'allocation et le renforcement, à hauteur de 100 millions d'euros, des acteurs impliqués dans le déploiement du CEJ (Pôle emploi, Missions locales mais aussi les Epide, les écoles de production ou encore les Écoles de la 2ème chance).