Présentation des résultats de la dernière enquête ANDRH par Laurence Breton Kueny, vice-présidente, Audrey Richard, présidente et Benoît Serre, vice-président délégué.
Les deux tiers des DRH réclament la simplification du système formation
La dernière enquête de l'ANDRH (association nationale des directeurs de ressources humaines), publiée le 4 octobre, confirme les fortes tensions sur le marché du travail. En cette rentrée 2022, 88% des directeurs des ressources humaines éprouvent des difficultés de recrutement. Ces derniers attendent toujours une simplification du système de formation professionnelle.
Par Catherine Trocquemé - Le 06 octobre 2022.
« Rentrée chargée pour les DRH », déclare Audrey Richard, présidente de l'ANDRH en préambule de la présentation le 4 octobre des résultats de la dernière enquête de l'association des directeurs des ressources humaines. Au premier rang de leurs préoccupations : la persistance des tensions sur le marché du travail. 88% des DRH sont ainsi confrontés à des difficultés de recrutement. Pour tenter de les résoudre, 75% d'entre eux font appel à des cabinets extérieurs, 72% travaillent sur leur marque employeur et 51% s'appuient sur la cooptation, une méthode nouvelle pour certains d'entre eux. Dans un contexte d'incertitude sur le pouvoir d'achat et les retraites, l'évolution du climat social est scrutée de près par les entreprises. 39% d'entre elles anticipent une dégradation et 38% une stabilité.
Toujours en attente de simplification du système de formation
64% des DRH restent en attente d'une simplification du système de formation et 39% militent pour une harmonisation des services des Opco. « Cet objectif n'est toujours pas atteint », confirme Laurence Breton Kueny, vice-présidente de l'ANDRH. Les entreprises peinent ainsi à se saisir du plan de réduction des tensions de recrutement lancé par le gouvernement en septembre 2021 qui devrait être encore renforcé en 2023. En cause, la multiplicité des interlocuteurs, le manque d'informations claires sur l'accès et les prises en charge des dispositifs.
Un CPF orienté vers les projets professionnels
Autre sujet d'insatisfaction, le niveau de prise en charge en formation jugé trop faibles pour 54% des DRH interrogés. Très critiquée sur ce point, la réforme de 2018 ne convainc donc toujours pas les DRH. La co-construction du CPF ne s'est toujours pas imposée dans les pratiques. « Il faut davantage orienter le CPF vers un projet professionnel », ajoute Laurence Breton Kueny. Sur les réformes annoncées, l'ANRH continue de porter l'idée d'un Plan senior. « Sans un travail sur l'emploi des seniors une réforme des retraites est un marché de dupes », martèle Benoît Serre, vice-président délégué de l'ANDRH.