« Les entreprises de la edtech française doivent s'articuler » (Yannig Raffenel, CES Las Vegas)

Après le retour d'expérience de Bruno Sola, groupe Bizness, à Expo Dubaï 20020, place au co-président d'EdTech France, Yannig Raffenel^{[ 1 ]}Expert en digital learning, Yannig Raffenel est également président du Learning Show Rennes, rédacteur au Mag-RH et fondateur de SAS Blended Learning., qui revient du CES Las Vegas 2022 (5 au 8 janvier 2022). Si le plus célèbre salon de la tech n'affiche toujours pas de tag « edtech », un tel événement reste une occasion incontournable pour les entreprises nationales de prendre le pouls de la edtech à l'international. Et selon Yannig Raffenel, il en ressort que les acteurs français, premier exposant après les États-Unis tous secteurs confondus, sont reconnus pour leur capacité d'innovation et peuvent même revendiquer une « avance massive » dans le domaine de la edtech. « Sur une trentaine d'entreprises du secteur, 15 étaient françaises, devant la Corée, les États-Unis et l'Italie », se félicite-t-il.

De ce voyage, Yannig Raffenel rapporte une valeur ajoutée française qui réside dans une prise en compte « plus globale » de l'individu en formation, avec par exemple un intérêt marqué pour les neurosciences. Il en résulte une véritable créativité pédagogique source d'innovation, avec par exemple le recours à l'hypnose pour l'enseignement des langues, porté par la société Hypnoledge. L'approche française serait ainsi plus « centrée apprenant », là où les concurrents internationaux sont encore bien souvent très orientés « objet », avec des contenus utilitaires qui s'intéressent peu à l'individu.

« La dispersion de l'offre nuit à la création d'une chaîne de valeur »

Reste que l'offre française, aujourd'hui pléthorique avec plus de 500 entreprises rattachées à l'edtech, fait face à un problème de lisibilité. C'est sans aucun doute pour Yannig Raffenel le « défi n° 1 » pour l'année 2022. Il le souligne, il ne s'agit pas d'appeler à la concentration mais à l'articulation des offres. Ceci, au bénéfice des décideurs et des acheteurs qui se verraient ainsi proposer des « solutions », plutôt que des ressources fragmentées qui s'apparentent à un « puzzle. » À cet égard, l'expert digital learning salue le rôle structurant des appels à projets publics type Deffinum^{[ 2 ]}Dispositifs France Formation Innovante Numérique, qui oblige les acteurs à présenter des candidatures conjointes en consortium. « Il faut travailler ensemble et articuler nos offres ! », insiste-t-il. Vœu qui rejoint un objectif majeur porté par Yannig Raffenel pour l'édition 2023 : créer un véritable village edtech France au sein du CES Las Vegas, et peser au sein de Business France pour que la présence française ne s'affiche plus à l'autre bout du monde par région – une incongruité sinon une erreur stratégique majeure selon Yannig Raffenel – mais par spécialité.

• CES Las Vegas : www.ces.tech/