Le 16 mars 2022, l’AdevComp, l’Afpa et Action Logement présentent leur offre renouvelée, qui comporte désormais des tiers-lieux.
Les tiers-lieux, l'apprentissage par la proximité
Invitées le 16 mars par AdevComp, l'Afpa et Action logement présentaient leur offre renouvelée, qui comporte désormais des tiers-lieux, ces endroits protéiformes dans lesquels on apprend en côtoyant d'autres métiers.
Par Emmanuel Franck - Le 23 mars 2022.
Lieux de bureaux partagés, d'entrepreneuriat, d'innovation, d'apprentissage, de formation, de partage des savoirs, de mutualisation d'outils, d'insertion, d'expression culturelle, de démocratie locale... les tiers-lieux sont ce que leurs utilisateurs décident d'en faire. L'Association pour l'accompagnement et le développement des compétences (AdevComp) leur consacrait, le 16 mars, une « conversation professionnelle » à laquelle participaient des animateurs locaux de tiers lieux (« 8 Fablab » à Crest, dans la Drôme) et des acteurs institutionnels. L'occasion, pour L'Afpa, de présenter ses « villages », fruits des réflexions stratégiques de l'organisme de formation pour se redresser. Les centres de l'Afpa opèrent une « transformation radicale en tiers-lieux de l'insertion professionnelle et de l'émancipation citoyenne », explique Nathalie Malatrait, directrice du centre Afpa du Puy-en-Velay.
Villages Afpa
Installé dans la zone industrielle de Blavozy, à Saint-Germain-Laprade (à 10 km du Puy), ce village Afpa propose désormais, outre des formations en bâtiment, une « manufacture ». Celle-ci accueille notamment des joailliers, des menuisiers et des métalliers, mais aussi des travailleurs indépendants en insertion et des demandeurs d'emploi. Moyennant un abonnement, les premiers accèdent aux machines professionnelles du « village », à ses bureaux partagés..., tandis que les seconds se forment. Les deux activités se déroulant au même endroit, « cela crée de la mixité », explique Nathalie Malatrait.
A Lamastre (Ardèche), le centre Afpa, situé à une heure de route de Valence, est devenu un « tiers-lieu numérique : un espace de travail et de formation à distance », explique son animatrice, Céline Debaud. Tandis qu'à Valence, l'Afpa a créé un « tiers-lieu d'insertion pour des personnes au RSA ou relevant de la politique de la ville, qui propose de l'accompagnement numérique », explique Valérie Soulié, sa directrice.
« Corpoworking »
Action logement s'intéresse également aux tiers lieux. À Gimont, dans le Gers, le collecteur du 1% patronal a aménagé les anciennes usines Comtesse du Barry en un « lieu hybride accueillant des télétravailleurs salariés, de la formation, de l'insertion, une fablab [outils mis à disposition] », décrit Pierre Souloumiac, directeur régional adjoint d'Action logement Occitanie. Anticipant que « la généralisation du télétravail va bouleverser les façons d'habiter », Action logement adapte actuellement son offre en transformant des rez-de-chaussée d'immeubles en « corpoworking », des lieux pour accueillir, à moins de 15 minutes de chez eux, des télétravailleurs salariés d'entreprise.
Depuis 2019, les tiers-lieux disposent de leur association faîtière initiée par l'Etat. France tiers-lieux a recensé entrer 2 500 et 3 000 tiers-lieux sur le territoire. « Il s'agit d'un phénomène sans précédent qui a démarré il y a dix ans et qui est lié à l'éducation populaire, analyse Yolaine Proult, déléguée générale. Les tiers-lieux donnent à chacun le pouvoir d'agir, de monter en compétence par la pratique mais aussi de développer le territoire et de travailler près de chez soi ».