Valérie Debord, vice-présidente de la Région Grand Est, déléguée à l’emploi.
PIA4 régionalisé: 82 millions en Grand-Est pour soutenir l'innovation
Le programme d'investissement d'avenir régionalisé « PIA 4 » a été signé fin avril dans le Grand Est. Le volet formation professionnelle vise des projets innovants, proposés par des consortiums d'acteurs.
Par Coralie Donas - Le 11 mai 2022.
Fois deux. L'enveloppe de 82 millions d'euros du volet régionalisé du programme d'investissement d'avenir PIA 4 dans le Grand Est a été doublée par rapport au précédent programme. Le budget est financé à parité par l'Etat et la région. La signature de la convention régionale a eu lieu fin avril entre l'Etat, la région, BPI France et la Banque des territoires. Le programme, intégré au plan d'investissement France 2030, prévoit de soutenir, comme dans la précédente programmation, des projets d'ingénierie de formation professionnelle. Les solutions retenues se verront attribuer des subventions entre 200 000 et 2 millions d'euros. Le programme démarre tout juste et les modalités sont en train de se mettre en place, mais certaines orientations sont déjà définies. Les solutions proposées devront ainsi « accompagner les entreprises dans l'anticipation des mutations économiques et organisationnelles grâce à des solutions novatrices, qui permettront le développement de compétences vers les nouveaux métiers », précise le communiqué commun des signataires.
Réponses locales aux besoins de formation
« Nous irons forcément vers de nouveaux campus des métiers et des qualifications, comme nous l'avons fait dans le cadre du programe PIA 3, car cela correspond bien aux objectifs », précise Valérie Debord, vice-présidente du conseil régional du Grand Est, en charge de la formation. Le PIA 3 a par exemple financé le Campus de formation Mauffrey Academy dans les Vosges (88), à hauteur de 1,1 million d'euros sur un montant global de 2,6 millions d'euros. Adossé au groupe de transport Mauffrey, le centre propose des formations aux salariés du secteur et vise des publics comme les jeunes non-qualifiés et les personnes en situation difficile (décrocheurs scolaires, migrants, chômeurs de longue durée) pour les former aux métiers du transport-logistique. Le centre vise la formation de 2 000 personnes par an, dont deux tiers environ en formation continue, dans une zone géographique qui manque de formation qualifiante dans le domaine des transports.
Offres concertées
La région a aussi accompagné un dispositif de formation à distance dans le domaine vétérinaire, qui s'appuie sur de la réalité virtuelle et du elearning. « Nous avons un intérêt pour les dossiers qui permettent de capitaliser pour l'avenir des modalités d'apprentissage : le numérique, les plateformes, leur intégration et leur diffusion », précise Valérie Debord. Des solutions et outils pédagogiques autres que numériques auront toutefois leur place dans les projets à venir. « Le PIA est articulé sur l'acte 2 du « business act » [plan de relance régional, NDLR], donc il doit venir aussi en appui à la logistique, l'industrie, les métiers en tension », reprend Valérie Debord. La région souhaite aussi recevoir des propositions communes entre les différents acteurs de la formation présents sur le territoire. « Le terreau est très fertile, nous avons des universités dont l'université technologique de Troyes, beaucoup de centres de formation des apprentis dans l'industrie, toutes les formations dans les métiers du bâtiment… Nous voulons que les acteurs travaillent ensemble, et travaillent avec les entreprises », reprend Valérie Debord.