Stéphane Lardy, directeur général de France compétences.
D'ici mi-2022, une « grande bibliothèque » permettra de rendre visibles les travaux des observatoires (France compétences)
La deuxième table ronde dédiée aux OPMQ (observatoires prospectifs des métiers et des qualifications), organisée le 4 février par France Compétences, a permis aux acteurs présents (France stratégie, Réseau Carif-Oref, organisations patronales et syndicales, opérateurs de compétences, DGEFP (Délégation générale à l'emploi et aux compétences), de s'interroger sur les complémentarités entre réseaux, une meilleure interopérabilité entre observatoires de branche et le rôle de France compétences auprès d'eux demain.
Par Catherine Stern - Le 09 février 2022.
« Face aux mutations de plus en plus rapides de l'économie, avec l'accélération de la pandémie sur le changement du rapport au travail, la question de l'anticipation sur les enjeux emplois-compétences est de plus en plus prégnante, a expliqué Stéphane Lardy, directeur général de France compétences, rappelant l'un des rôles de France compétences prévus par la loi de 2018 : consolider, animer et rendre public les résultats des observatoires. Il avait annoncé en ouverture la mise en place par France compétences de deux outils importants : un index de codification pour aider les branches et les partenaires sociaux et la « grande bibliothèque » qui permettra d'ici mi-2022 de regrouper et rendre plus visible les travaux des observatoires.
Dépasser la logique de branches
Philippe Debruyne, secrétaire confédéral CFDT, administrateur de France compétences et vice-président de Certif pro, a souligné la nécessité de « dépasser la logique de branches pour répondre aux enjeux de société de mutation du travail, de besoin de stratégie et de souveraineté industrielle révélés par la crise ». Max Roche, co-président de la Commission éducation, formation et compétences du Medef, également administrateur de France Compétences, et président de Certif pro, a quant à lui affirmé « la nécessité d'avoir davantage d'échanges pour avoir une vision globale observation-anticipation » et « l'importance de partager les compétences, les transférer et les faire évoluer pour assurer l'employabilité, permettre la transition professionnelle de métiers en difficulté vers des métiers en tension ».
La question des moyens a été évoquée par Jean-Christophe Sciberras, président du Réseau emploi compétences de France Stratégie, un réseau de 200 experts répondant à des commandes publiques et pouvant s'auto-saisir, auteur d'études « qui ont marqué » comme celle sur les angles morts des branches et les compétences transversales. « Les moyens à mettre en commun sont franchement limités et il faut mutualiser nos forces parce que les attentes sont énormes », a-t-il insisté, invitant à « se coordonner beaucoup plus » et à mettre « 50% de nos forces sur le travail de fond, 50% pour toucher l'utilisateur final ».
Boîtes à outils universelles
Stéphane Rémy sous-directeur de la politique de formation à la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle), a poursuivi sur « la prise de conscience de l'ensemble des réseaux concernant l'enjeu de la coordination pour aller plus loin dans l'interopérabilité des travaux et sur le travail d'harmonisation des pratiques à faire pour être plus performant dans les politiques publiques et de branches. »
Laurent Baudinet, président du Réseau des Carif-Oref et secrétaire général de l'U2P (Union des entreprises de proximité) Nouvelle-Aquitaine, a invité tous les acteurs partageant une même volonté d'améliorer la communication des données à « passer du savoir-faire au faire-savoir avec des outils plus faciles et ergonomiques - les OPMQ sur l'expertise métiers, les Carif-Oref sur l'expertise territoriale ». « On a tout intérêt à coopérer avec les boîtes à outils les plus universelles possibles », a-t-il conclu.