Présidentielles 2022 : les propositions issues des « Primaires de l'apprentissage »
De l'orientation au soutien financier des employeurs et des apprentis en passant par la professionnalisation des équipes des centres de formation d'apprentis (CFA) : la consultation organisée par la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir) auprès de toutes les parties prenantes de l'apprentissage a abouti à une série de propositions qui seront présentées aux deux prétendants à l'Elysée puis aux candidats aux élections législatives.
Par Estelle Durand - Le 13 avril 2022.
Quinze propositions dont onze émanant des parties prenantes de l'apprentissage : c'est le résultat des « Primaires de l'apprentissage » lancées fin janvier par la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir). Ouverte aux apprentis et à leur famille, aux employeurs, aux équipes des CFA et aux prescripteurs de l'apprentissage, cette consultation va maintenant alimenter les débats que la fédération compte organiser avec les deux prétendants à l'Élysée – Emmanuel Macron et Marine Le Pen - pendant l'entre-deux tours de la présidentielle, puis avec les candidats aux élections législatives.
Quatre propositions phares de la Fnadir
La synthèse de cette enquête réalisée via un site Internet créé pour l'occasion reprend les quatre idées phares de la Fnadir pour soutenir le développement de l'apprentissage. Comme annoncé lors du lancement des « Primaires de l'apprentissage » et devant les représentants de plusieurs candidats avant le premier tour, la fédération préconise de créer un secrétariat d'État à l'orientation afin de mieux piloter l'intervention des différentes parties prenantes en matière d'information des jeunes. Une proposition qui fait écho à une autre de ces préoccupations : promouvoir l'apprentissage dès le collège en favorisant les rencontres entre les CFA, les entreprises et les élèves afin d'en faire « une voie choisie ». Le développement de l'apprentissage passe aussi par des mesures de soutien aux entreprises avec le maintien des aides à l'embauche d'apprentis et par la pérennisation du financement du système. Pour la Fnadir, il s'agit de changer de regard sur l'apprentissage et de « passer d'une logique de charge à une logique d'investissement ».
Agir sur l'orientation et la vie quotidienne des apprentis
Ces positions ont été enrichies des avis des autres parties prenantes. La prise en charge des frais d'hébergement et de restauration, sous forme d'une aide unique forfaitaire, fait partie des sujets qui ressortent du côté des apprentis et de leur entourage. Mais les jeunes se préoccupent aussi des questions d'orientation et d'insertion. Il se disent ainsi favorable à l'organisation de découvertes de l'apprentissage dès la classe de 3ème et à des mesures en faveur des apprentis handicapées avec pour objectif qu'ils représentent 6 % des effectifs d'ici à 2025.
Soutenir les entreprises qui recrutent
Du côté des employeurs, les mesures de soutien à l'embauche font partie des priorités. Les entreprises qui ont participé à la consultation organisée par la Fnadir souhaitent que les primes accordées aux employeurs qui recrutent des apprentis soient pérennisées quel que soit le niveau de formation et qu'elles soient appliquées au-delà de la première année de contrat. Les entreprises se disent par ailleurs favorables à la création d'un référentiel unique pour la formation des maîtres d'apprentissage.
Accompagner les équipes des CFA
Les propositions émanant des CFA et de leurs équipes (formateurs ou autres) s'inscrivent dans trois registres différents. Pour contribuer à l'orientation des jeunes, ils préconisent de réaliser des présentations de leur offre de formation dans les collèges et les lycées. Dans un environnement qui évolue rapidement, les questions de professionnalisation et de montée en compétences des personnels des CFA font aussi partie des priorités. Sur le plan comptable et financier, les CFA demandent que les coûts d'amortissement de plus de trois ans soient intégrés dans les niveaux de prise en charge des contrats.
Sensibiliser les acteurs de l'orientation et de l'insertion
Les Primaires de l'apprentissage étaient également ouvertes aux acteurs de l'orientation et de l'insertion et autres prescripteurs. Ces acteurs mettent également en avant la question de l'orientation, en proposant de rendre obligatoire les stages de découverte de l'apprentissage pour tous les professionnels (Pôle emploi, Missions locales, professeurs principaux, etc.). Ils prônent aussi une meilleure cohérence entre les besoins des entreprises, les offres des CFA et les recherches des jeune.