Vers une rénovation des dispositifs de formation professionnelle

Le ministère du Travail a présenté aux partenaires sociaux, lundi 12 septembre, sa feuille de route et les huit chantiers qui seront engagés pour viser le plein emploi. L'essor de l'apprentissage, la rénovation des dispositifs de formation professionnelle ou encore l'accompagnement des personnes éloignées de l'emploi en font partie.

Par - Le 13 septembre 2022.

Pour atteindre le plein emploi, objectif phare du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, le ministère du Travail ouvre huit chantiers « prioritaires ». Présentée aux partenaires sociaux, lundi 12 septembre par Olivier Dussopt, ministre du Travail et Carole Grandjean, ministre déléguée à l'Enseignement et à la Formation professionnels, cette feuille de route couvre toutes les étapes de la vie professionnelle, de l'entrée sur le marché du travail à la fin de carrière, et porte sur de nombreux sujets dont certains clivants, comme l'assurance chômage ou les retraites.

Repenser les dispositifs de formation

Dans le champ de la formation professionnelle, - sujet plus consensuel -, il s'agit de poursuivre l'effort d'investissement dans la formation des demandeurs d'emploi et des actifs tout « transformant l'appareil de formation pour préparer aux métiers de demain » et en rénovant les dispositifs. Après avoir posé les premières pierres d'une réforme de la validation des acquis de l'expérience (VAE), le ministère du Travail entend aller plus loin en repensant les outils d'accompagnement et de soutien aux transitions professionnelles mais aussi le compte personnel de formation (CPF). Objectif : faire en sorte qu'ils soient plus attractifs mais aussi plus adaptés aux besoins de l'économie, aux transformations auxquelles font face les entreprises et aux priorités stratégiques déclinées dans le plan France 2030.

Développer l'apprentissage dans un contexte différent

L'amplification de la dynamique de l'apprentissage, y compris dans la fonction publique, est toujours à l'ordre du jour, tout comme le soutien aux centres de formation d'apprentis, avec pour objectif d'atteindre le million d'apprentis. Toutefois, cet essor se fera dans des conditions différentes de celles actuellement en vigueur. Les primes exceptionnelles à l'embauche d'apprentis vont en effet faire l'objet d'un « rééquilibrage » en 2023. Des discussions en ce sens vont s'ouvrir avec les partenaires sociaux d'ici à la fin de l'année, indique l'entourage des ministres. Quant à la seconde vague de réduction des niveaux de prise en charge des contrats prévue en avril 2023, elle reste, à ce stade, à l'ordre du jour.

Lancer la préfiguration de France Travail

L'objectif de plein emploi passera aussi par un accompagnement renforcé des demandeurs d'emploi à travers la création de France Travail. Ce vaste chantier qui vise à mieux coordonner l'intervention des acteurs du service public de l'emploi sera piloté par Thibaut Guilluy. Le haut-commissaire a l'emploi et à l'engagement des entreprises vient en effet de se voir confier une « mission de concertation et de préfiguration » pour lancer les travaux.

Engager des concertations

Tous les dossiers présentés ce lundi 12 septembre feront l'objet de concertations avec les partenaires sociaux. Certaines d'entre elles, comme la création de France Travail, seront ouvertes à d'autres parties prenantes telles que les collectivités locales et les acteurs du monde associatif. L'évolution du système de la formation professionnelle et de l'apprentissage fait partie des sujets sur lesquels les partenaires sociaux sont prêts à avancer comme l'ont précisé le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC à l'issue de la réunion. A condition que le ministère du Travail tienne compte de leurs travaux « pour ne pas recommencer une nième évaluation de la loi de 2018 », un exercice que les partenaires sociaux ont « déjà fait », précise Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO en charge de l'emploi et des retraites. Leur accord cadre national interprofessionnel sur la formation professionnelle élaboré en 2021, propose en effet de nombreuses pistes d'amélioration. Un des enjeux des prochains rendez-vous avec le ministère sera de confronter leurs travaux avec les objectifs du gouvernement et « d'identifier les éléments communs », précise-t-on rue de Grenelle.

 

Les huit chantiers du ministère du Travail pour le plein emploi

  • Rénover le service public de l'emploi par la création de France Travail
  • Réformer l'accompagnement des bénéficiaires du RSA et mieux insérer les publics éloignés de l'emploi
  • Poursuivre le déploiement du contrat d'engagement jeune
  • Faire évoluer l'assurance chômage
  • Amplifier la dynamique de l'apprentissage
  • Préparer les actifs aux compétences de demain
  • Soutenir l'emploi des seniors et garantir l'avenir du système de retraite
  • Travailler mieux