Un jeune de la première promotion de la prépa apprentissage Viv’App, et deux membres de La Cravate Solidaire (partenaire de Viv’App), avec à gauche la conseillère en image et à droite un coordinateur de La Cravate.
Viv'App, prépa à l'apprentissage pour éviter les échecs d'orientation
L'académie de Créteil a imaginé un dispositif à destination des jeunes qui expriment une volonté de suivre une formation en alternance sans forcément parvenir à concrétiser leurs démarches. Avec des résultats significatifs.
Par Sophie Massieu - Le 12 avril 2022.
Des jeunes qui, à l'issue de leur troisième, déclaraient vouloir s'orienter vers l'apprentissage, mais des centres de formation des apprentis qui, dans le même temps, n'avaient jamais entendu parler de bon nombre d'entre eux. « Nous avons donc compris qu'il existait une méconnaissance de l'apprentissage, parfois des modalités de candidature, souvent encore une forme d'autocensure ou de difficulté à se projeter dans de telles démarches », commente Nathalie Bois, conseillère départementale (Seine-Saint-Denis) formation tout au long de la vie de l'académie de Créteil.
Devant les résultats de cette double enquête, menée sur les souhaits d'orientation des jeunes d'une part, et auprès des CFA de l'autre, naît alors l'idée de concevoir Viv'App, une préparation à l'apprentissage. Elle est portée par le groupement d'intérêt public Formation continue et insertion professionnelle de l'académie de Créteil. Inscrite dans le cadre du Pic (Plan d'investissement dans les compétences), elle s'adresse aux départements de Seine-et-Marne, du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis, le département principalement concerné par le déploiement du dispositif.
Des temps individuels, collectifs et en immersion
Le but ? Accompagner de façon individualisée et personnalisée 120 jeunes par an, durant les 2 ans couverts par la convention, jusque décembre prochain. Le nombre d'heures proposé et le type sont fonction de chaque jeune mais, de façon générale, ils intègrent des temps individuels, collectifs et d'immersion, en CFA ou en entreprise. « Nous nous sommes adaptés au fil de nos accompagnements, indique Catherine Laïrle, chef de projet Viv'App et conseillère en formation continue. Nous avons en particulier raccourci nos temps de parcours, pour qu'il soit plus adapté aux publics ciblés. »
Selon les termes de la convention, 120 jeunes doivent être suivis chaque année. Pas toujours simple, lorsque le dispositif doit encore se faire connaître et trouver une place parmi les nombreux outils existants, ensemble au sein duquel les prescripteurs peuvent quelque peu s'égarer.
70 % de sorties positives revendiquées
Pour autant, en 2021, 117 jeunes ont été approchés. Plus de 8 sur 10 (85%) avaient moins de 25 ans, dont la moitié (44 %) étaient âgés de 16 à 18 ans. « La majorité nous est adressé soit après un décrochage scolaire, soit après une erreur d'orientation ou encore la difficulté à trouver un contrat d'apprentissage », indique Lucille Ressencourt, coordinatrice académique Viv'App.
A l'issue, le dispositif revendique 70 % de sorties positives. Bien sûr de l'alternance (un quart des bénéficiaires) mais aussi quelques embauches, presque un tiers (30 %) de retours vers la formation initiale. « Les jeunes disent avoir apprécié qu'on les ait écoutés, que l'on ait tenu compte de leurs aspirations, sans chercher à les orienter vers des métiers en tension », souligne Catherine Laïrle. « Nous ne remettons pas en question la validité de leur projet quitte à ce qu'eux, ensuite, le fassent évoluer », abonde Nathalie Bois.