2ème baromètre de l'alternance : taux de satisfaction très élevé, taux de ruptures à surveiller

La formation par alternance est plébiscitée par les jeunes et les entreprises, constate la 2ème enquête de l'Observatoire de l'alternance. Néanmoins, le taux élevé de ruptures nécessite d'améliorer l'accompagnement. L'Observatoire formule ses propositions.

Par - Le 15 février 2023.

L'Observatoire de l'alternance, qui regroupe la Fondation The Adecco Group, le cabinet Quintet conseil et l'association Walt, présentait le 14 février les résultats de son deuxième baromètre réalisé par BVA fin 2022 auprès de 1 000 jeunes et entreprises. Il en ressort « une satisfaction très élevée » tant du côté des entreprises que des jeunes (87%) qui recommandent fortement ce dispositif de formation (8/10).

Le point fort de l'alternance, pour plus de 90 % des répondants, est son caractère professionnalisant et son efficacité en matière d'insertion professionnelle. Pour de nombreux jeunes (58%), le choix est aussi financier. Le rythme de formation est jugé « intense » par 63 % des alternants. Sur un marché du travail tendu, un nombre croissant d'entreprises (49 %) disent recourir à l'alternance pour renforcer leurs effectifs. « En conséquence, CFA et entreprises prennent des jeunes plus éloignés du marché de l'emploi », souligne l'Observatoire.

Des taux de rupture préoccupants

L'élément préoccupant de l'enquête est le taux de rupture en cours de formation. Il concerne 20 % des contrats signés : 24 % des contrats d'apprentissage et 11 % des contrats de professionnalisation. « C'est un point de vigilance à creuser et à analyser », estime l'Observatoire. Plusieurs causes sont avancées : 54 % des entreprises pointent des problèmes de comportement et de savoir-être - retards notamment - tandis que 28 % des alternants déclarent avoir été mal intégrés. La quasi-totalité des répondants (94 %) n'a pas bénéficié de « parcours d'intégration », et un sur cinq n'a même pas de tuteur en entreprise, malgré l'obligation légale. « Il y a un gros enjeu d'accompagnement », pointe l'Observatoire.

Systématiser la formation des tuteurs et maîtres d'apprentissage

Il formule plusieurs propositions pour faire baisser le taux de rupture. D'abord, mettre à jour « plus régulièrement les chiffres et les études publiques sur ces ruptures de contrat ». Ensuite, « nommer un médiateur au niveau national, qui aurait un rôle de vigilance sur la qualité des formations et pourrait être saisi en cas de litige ». L'observatoire propose en outre « d'aller vers des méthodes de recrutement sans CV, privilégiant des mises en situations ou des entretiens pour évaluer les soft skills ». Et de « systématiser la formation des tuteurs et maîtres d'apprentissage », alors que, selon le baromètre, « 72 % des entreprises ne forment pas leurs tuteurs ». Enfin, rendre obligatoire l'organisation de réunions d'information entre les CFA et les tuteurs et maîtres d'apprentissage en début de contrat des alternants.


Le détail de la 2ème édition du baromètre de l'Observatoire de l'alternance