Année européenne des compétences, le 26 octobre 2023, Marianne de Brunhoff et Gilles Gateau.
Année européenne des compétences
Année européenne des compétences : 1 300 projets labellisés en Europe
L'année européenne des compétences, qui prendra fin le 8 mai 2024, est l'occasion de mettre en lumière les actions portées par le secteur en France, mais aussi de découvrir comment le sujet est abordé dans les autres pays européens.
Par Sarah Nafti - Le 30 octobre 2023.
Le webinaire « Année européenne : les compétences mises en avant » organisé par Centre Inffo jeudi 26 octobre était l'occasion de « rappeler les ambitions européennes sur le champ des compétences » soulignait en ouverture Pascale Romenteau, directrice générale de Centre Inffo. L'année européenne des compétences (AEC) « est une opportunité de mettre encore plus fortement en avant le sujet des compétences », relevait Gilles Gateau, directeur général de l'Apec et coordinateur national de l'AEC, mais aussi « d'intensifier le dialogue entre les partenaires sociaux et les Etats ». Pour élaborer cette année, les Etats membres, le Conseil de l'Europe, la Commission et le Parlement européens ont travaillé de concert, se dotant d'une feuille de route et d'un accord sur la nécessité « d'investir davantage dans les compétences, qui sont un enjeu clé dans la compétitivité et la souveraineté économique européenne ». Pour Gilles Gateau, le défi est de « répondre aux besoins du marché du travail et aux aspirations des citoyens », car « former dans des métiers où ils ne resteront pas n'est pas un investissement rentable ».
1 300 projets labellisés
Au total, près de 1 300 projets ont été labellisés depuis le début de l'année, dont 84 en France. « La France, l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne représentent le tiers des événements », remarquait Marianne de Brunhoff, coordinatrice adjointe de l'AEC. Un quart des projets touchaient les transition vertes et numériques, répondant ainsi aux priorités fixées pour cette année.
Pour intensifier les échanges entre les Etats membres, les coordinateurs nationaux se sont déjà rencontrés à 3 reprises. « Nous constatons une grande convergence sur certaines problématiques, comme les tensions de recrutement ou l'évolution démographique qui fait baisser la population active », explique Gilles Gateau. Les transitions à venir sont également un sujet de préoccupation commun. Mais les réponses diffèrent « en fonction des pratiques, des cadres légaux et réglementaires suivant les Etats membres ».
Parmi les mesures proposées en France Cécile Jahan, directrice de la pédagogie et de l'accompagnement à l'Afpa a présenté l'Afest (action de formation en situation de travail), qu'elle propose désormais dans 700 parcours de formation, dont 70% dans des TPE et PME. L'Afpa intervient dans un premier temps pour établir un diagnostic puis accompagne le tuteur tout au long de sa mission. « Pour les entreprises, c'est un moyen de former sur un poste de travail, avec une employabilité immédiate et dans un temps court (moins de 400h) ». Mais l'Afest permet aussi de réfléchir à ses pratiques et souvent « bouscule les schémas managériaux et organisationnels », transformant l'entreprise « au-delà de la seule action de formation ».
Déficit de notoriété du CEP
De son côté Jacques Triponel, délégué régional Grand Est de l'Apec a insisté sur l'importance d'un outil comme le conseil en évolution professionnel (CEP), qui offre à tout le monde, gratuitement, la possibilité de rencontrer un professionnel du conseil, de faire le point sur ses compétences et leurs évolutions nécessaires en fonction du projet d'avenir. Toutefois, « le CEP se heurte à son déficit de notoriété », regrette Jacques Triponel. L'Apec a co-organisé en octobre les semaines de l'évolution professionnelles, événement labellisé AEC, pour assurer une meilleure information. Au total, la centaine de webinaire a regroupé plus de 16 000 personnes.