Ateliers thématiques lors de la rencontre européenne Erasmus+, le 14 novembre 2023.
Année européenne des compétences
Apprentis en mobilité européenne, un pari gagnant pour les entreprises
Bordeaux accueillait trois jours durant la Rencontre européenne Erasmus + pour la mobilité des apprentis en Europe. C'est le rôle des entreprises dans la mobilité des apprentis qui était mis en avant, notamment, mardi 14 novembre. L'occasion de voir ce qui se fait en Autriche et en France, avec une idée commune : la mobilité des apprentis bénéficie aussi aux entreprises, qu'il faut absolument convaincre et former en la matière.
Par Clara Echarri - Le 15 novembre 2023.
Quel intérêt pour une entreprise d'envoyer son apprenti à l'étranger ? C'est justement à cette question que les trois intervenantes de la table ronde « former les acteurs de la mobilité des apprentis » répondaient via leurs associations respectives. Susanne Klimmer travaille pour Internationaler Fachkräfteaustausch (IFA) en Autriche, alors que Paola Bolognini et Mélanie Gauthy font partie d'Euro App Mobility (EAM) en France. Toutes ont insisté sur un même point : la mobilité des apprentis en Europe est un atout, aussi bien pour le jeune que pour les entreprises qui les accueillent.
« Il y a une pénurie d'employés qualifiés et un manque de nouveau apprentis : c'est important de rendre l'apprentissage attractif aux yeux des jeunes. La mobilité peut aider en ce sens », détaille Susanne Klimmer. « Partir à l'étranger est quelque chose de normal pour les étudiants dans les universités, ça devrait l'être aussi pour les apprentis. C'est une question d'égalité », avance-t-elle.
« Créer un modèle durable »
En Autriche, IFA propose ainsi aux entreprises un manuel et un coaching en six modules : les bénéfices d'une mobilité des apprentis ; le cadre légal ; le coût et financement ; l'organisation et le soutien ; les participants et la durabilité. Objectif, explique Susanne Klimmer, « montrer aux entreprises qu'il est possible de créer un modèle durable de mobilité européenne en apprentissage ».
Si l'apprentissage est bien développé en Autriche, avec une moyenne de quatre apprentis par entreprises, la mobilité européenne de ces jeunes en formation l'est moins. « Les entreprises manquent de contacts européens pour savoir où envoyer leurs apprentis, d'informations sur le budget, les financements, d'exemples concrets... ».
IFA vient donc combler ces manques : « on leur explique que cela renvoie une image moderne et attractive de l'entreprise qui met en valeur ses apprentis ». L'association les renseigne aussi sur les formalités administratives, le statut des apprentis pendant qu'ils sont à l'étranger, la façon de les sélectionner pour cette mobilité mais aussi de les évaluer.
Accompagner les entreprises pas à pas
Côté français, EAM a créé MOBLT, pour aider les nouveaux « coordinateurs de mobilité » des entreprises. Ces postes dédiés à la mobilité sont récents et ont souvent besoin d'être aiguillés. Le programme de coaching d'EAM peut être suivi dans sa totalité ou uniquement sur certains modules, pour une durée totale de formation de 48 heures.
Plus de 20 heures se font en présentiel et les heures restantes se font à distance : à la fois en vidéoconférences de groupe et en formation numérique individuelle. L'idée est d'aider ces coordinateurs à créer un projet de mobilité, à agir dans le cadre légal, à définir les buts de cette mobilité et à la promouvoir au sein de l'entreprise.
Depuis sa création, MOBLT accueille chaque année de plus en plus de participants : de 76 en 2021 à 107 cette année. Dans la salle, la première question de l'assemblée portait d'ailleurs sur les possibilités d'inscriptions à ce coaching. La session 2023 étant clôturée, rendez-vous donc en septembre 2024 pour la prochaine formation.