Des pistes pour favoriser la formation des saisonniers du tourisme
La filière tourisme constitue un important vivier d'emplois en France. Pour mieux anticiper les évolutions des métiers et les nouvelles compétences attendues, les sept principales branches professionnelles du tourisme et leurs opérateurs de compétences, l'Afdas et Akto, ont réalisé une analyse des emplois saisonniers dans différents métiers.
Par Sarah Nafti - Le 19 avril 2023.
On comptait 317 000 saisonniers dans les activités liées au tourisme en 2019. Ces emplois sont concentrés dans les zones à forte fréquentation touristiques : territoires littoraux, montagneux et Paris. Les principaux métiers occupés par les saisonniers sont liés à la cuisine et à la restauration : serveurs, commis de restaurant, aides de cuisine, cuisiniers et commis de cuisine se placent en tête, suivis des employés d'étage, des employés de vente puis d'hôtellerie.
Hausse des besoins
En 2022, les établissements affichaient une hausse des besoins et des tensions de recrutement sur ces postes. Ainsi, 30 % des établissements envisageaient une hausse de leur effectif saisonnier par rapport à 2019. Près de 60 % ont dû restreindre leur offre par manque de saisonniers et 84 % estimaient difficile de recruter. Tous les métiers sont touchés mais ceux de la restauration peinent tout particulièrement à attirer.
Différentes stratégies pour fidéliser
Pour attirer de nouveaux candidats et fidéliser les saisonniers durables, les entreprises mettent en place différentes stratégies, notamment des leviers financiers (hausse des salaires à l'embauche), ou l'évolution des contrats et des conditions de travail. Toutefois, l'étude remarque que deux leviers sont encore peu mobilisés : la formation et le logement. 53 % des établissements ne participent pas au logement de leurs salariés.
Formation réalisée en interne
Pour une majorité des entreprises rencontrées (79 %), la formation s'entend essentiellement comme la formation réalisée en interne, sur le terrain, avec un partage des plus expérimentés vers les moins expérimentés ou les nouveaux arrivants. Peu d'entreprises proposent des formations certifiantes. Pourtant, la formation est l'une des clés pour répondre aux problématiques de recrutement. Des dispositifs de formation existent mais peinent à recruter des candidats, notamment parce que les demandeurs d'emplois préfèrent se tourner vers des postes durables plutôt que saisonniers.
Mutualisation des formations
Le rapport propose, parmi les recommandations, d'agir sur la formation : il suggère de favoriser les parcours de formation et de mobilité professionnelle des saisonniers durables, par exemple en montant des parcours en intersaison ou encore en mutualisant les actions type POEC (préparation opérationnelle à l'emploi collective) entre les entreprises de tourisme. Il estime nécessaire de mutualiser les formations sur les métiers du tourisme en commençant par un réaliser un inventaire des offres existantes. Il suggère par ailleurs de mieux informer les saisonniers sur leurs droits en matière de formation et de faire évoluer les modalités des actions pour favoriser la flexibilité des parcours et assurer la reconnaissance des compétences transverses acquises par les saisonniers.
Consulter l'étude sur l'emploi saisonnier des branches dont les activités sont liées au tourisme.