Intelligence artificielle : quel impact pour les industries créatives et culturelles ?

Que vont devenir les artistes, créateurs, animateurs, dessinateurs, scénaristes, journalistes…face aux assauts de l'intelligence artificielle ? A cette question, peu de réponses certaines sont disponibles à ce jour tant le sujet est mouvant. Une situation qui peut générer de l'angoisse parmi les professionnels de ces secteurs. D'où l'intérêt de l'étude prospective à 3-5 ans lancée en Occitanie dans le cadre d'un Accord de développement de l'emploi et des compétences (Adec) signé entre la DREETS^{[ 1 ]}Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités et l'Afdas.

S'emparer des possibilités offertes par l'IA

Précisément, explique Thierry Teboul, directeur général de l'opérateur de compétences, il s'agira d'identifier la façon dont les branches, les entreprises mais aussi les professionnels, - en particulier les artistes-auteurs et les salariés intermittents du spectacle -, « envisagent l'impact de l'IA sur leurs activités, leurs métiers et leurs compétences », mais aussi de voir comment ces acteurs « souhaiteraient s'emparer des possibilités offertes par ces technologies et entamer une démarche de développement des compétences ».

En conséquence, précise Jack Aubert, directeur général adjoint de l'Afdas, en charge de la direction des partenariats et des relations institutionnelles, un des objectifs sera d'« analyser l'appareil de formation accessible en Occitanie, afin d'évaluer sa capacité à accompagner ce développement », et de « préconiser des pistes d'évolution de contenus de formation, de type d'ingénierie, de modalités de déploiement de formation et de périmètre d'intervention sectoriel ou intersectoriel ».

Accompagner les partenaires sociaux

D'ores et déjà, face à l'urgence et à la suite de ce traitement occitan, des études complémentaires seront déployées, et des séminaires et ateliers de partage seront menés en inter-CPNEF ^{[ 2 ]}Commission paritaire nationale emploi formation, pour « accompagner les réflexions des partenaires sociaux, sur les IA génératives notamment ».

L'étude menée en Occitanie se fera possiblement en dialogue avec l'expérimentation déployée par le LaborIA, laboratoire commun du ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, et de l'Inria, qui a publié en mars 2023, les premiers résultats d'une enquête sur le déploiement de l'IA dans les organisations, opérée par l'institut Matrice. Selon ce dernier, les premiers résultats du volet exploratoire réalisé auprès de décideurs indiquent que « les impacts ressentis par les utilisateurs diminuent à mesure que les projets d'IA gagnent en maturité ». De même, les impacts ressentis sur le sens donné au travail, l'évolution des savoir-faire et l'autonomie sont « très élevés lors des phases préliminaires de projet de système d'intelligence artificielle, puis perdent en intensité au fur et à mesure du déploiement ». Une lueur de moindre inquiétude ?