La Fnadir s'engage pour la qualité de l'apprentissage
A la suite de son conseil d'administration qui s'est tenu le 14 mars, la fédération nationale des directeurs de centre de formation d'apprentis (Fnadir) présente ses propositions pour renforcer la qualité de l'apprentissage, ainsi que les chantiers qu'elle porte. La fédération travaille notamment sur une charte destinée à renforcer et valoriser l'accompagnement des apprentis en entreprise.
Par Raphaëlle Pienne - Le 17 mars 2023.
Le conseil d'administration a été l'occasion pour la Fnadir de recevoir la ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels Carole Grandjean et de lui présenter les propositions et les revendications de la fédération. Ceci avec l'espoir que certains de ces éléments puissent être repris dans les prochaines évolutions réglementaires, et notamment dans « une loi sur la formation professionnelle et l'apprentissage qui devrait être présentée très prochainement », a expliqué Pascal Picault, président de la Fnadir, lors d'un échange avec la presse.
14 propositions pour un « apprentissage premium »
La Fnadir a remis à la ministre une série de 14 propositions pour développer et renforcer la qualité dans l'apprentissage. On y trouve l'objectif de parvenir à 5 % de ruptures nettes de contrats d'apprentissage (total des ruptures moins les contrats re-signés) d'ici à la fin du quinquennat (contre environ 25 % de ruptures au total aujourd'hui), ainsi que des idées touchant aussi bien à la pédagogie de l'apprentissage, qu'à sa gouvernance, à sa digitalisation, à l'orientation, ou à l'accueil des apprentis en entreprise. « Aujourd'hui la qualité doit être vue à 360°, en incluant les entreprises et les accompagnements de l'entreprise », observe Pascal Picault. La Fnadir souhaiterait également enclencher une « version 2 » de la loi de 2018. « Nous aimerions aller un peu plus loin sur la liberté pédagogique. […] aujourd'hui on ne va pas jusqu'au bout de l'esprit de la loi de 2018 », estime-t-il, citant l'exemple de l'impossibilité d'avoir aujourd'hui deux périodes d'examen.
Élaboration d'une charte qualité
« Cette rencontre a aussi été l'occasion de dire à la ministre que [la Fnadir] était dans l'action, avec notamment une commission pour la réalisation d'une charte qualité pour l'accompagnement de l'apprenti en entreprise », ajoute Pascal Picault. Cette charte, qui devrait être présentée lors de la journée d'échanges de la fédération en juin, pourrait notamment porter sur la formation des maîtres d'apprentissage, l'inclusion de l'accueil de l'apprenti dans la responsabilité sociétale de l'entreprise, et la proposition de stages pour donner aux apprentis la possibilité de tester leur futur métier. « Notre objectif est d'être dans une intelligence collective et une logique de concertation, il ne faut pas que ce soit une charte émanant seulement du bureau de la Fnadir », précise Robert Dufour, trésorier de la fédération. Deux autres commissions doivent par ailleurs être mises en place, pour l'accompagnement des directeurs de CFA dans leurs missions, et pour le renforcement du dialogue avec les élus et les parlementaires au niveau local.
Une plateforme unique pour le contrôle qualité
La Fnadir travaille également avec les services du ministère du Travail sur la certification Qualiopi et porte la revendication de créer une plateforme unique pour le contrôle de la qualité de l'apprentissage. « Il s'agirait de mettre en place une plateforme pour déposer l'ensemble des éléments de preuves […], pour être vraiment dans une logique d'efficience. Cela permettrait aussi une mutualisation, car la lecture des critères et des indicateurs [de Qualiopi] peut être très différente selon les certificateurs », explique Robert Dufour.