Arnaud Gracieux, directeur général de PrepAcademy.
La jeune pousse PrepAcademy lève 7 millions d'euros
Spécialiste de la formation digitale sur les métiers en tensions, PrepAcademy vient de boucler un tour de table de 7 millions d'euros. Soutenue par les investisseurs, cette jeune pousse de l'Edtech élargit son offre et intensifie ses projets de développement en se rapprochant des entreprises pour favoriser l'insertion professionnelle de ses stagiaires.
Par Catherine Trocquemé - Le 06 juin 2023.
La transformation accélérée du secteur de la formation fait naître une nouvelle génération d'entrepreneurs. Fraîchement diplômé d'une école de commerce, Arnaud Gracieux, passionné par le monde de l'éducation, se lance sur le marché en 2016 en créant PrepAcademy. Le jeune start-uppeur choisit alors un positionnement audacieux. « Il y avait un fort besoin de formation sur les métiers en tension et de digitalisation de l'offre de formation ». Autre pari osé, PrepAcademy s'engage sur le segment BtoC qui représente aujourd'hui encore 90% de son activité et propose ses formations digitales directement aux candidats. La croissance de la jeune pousse de l'Edtech, accélérée par la crise sanitaire et les enjeux de recrutement post-covid, décolle. Son chiffre d'affaires passe ainsi de 200 000 euros à 2 millions d'euros. De plus en plus intéressés par un secteur en plein essor, les investisseurs ne s'y trompent pas. PrepAcademy vient de boucler un premier tour de table de 7 millions d'euros pour soutenir son développement. Une étape importante s'ouvre désormais avec de nouvelles ambitions et une nouvelle marque, Hupso (« s'élever » en grec).
Vers une logique d'insertion professionnelle
La stratégie vise à installer Hupso comme un acteur de l'emploi et l'insertion professionnelle dans les secteurs confrontés aux pénuries de compétences, tout en continuant à investir dans la plateforme technologique. L'organisme de formation étoffera son offre pour couvrir, d'ici 2026, 50% des métiers en tension. Dès 2023, 11 nouveaux parcours dans le BTP ou encore dans les fonctions administratives seront proposés. Mais la start-up veut aller plus loin. « Nous allons communiquer et valoriser ces métiers souvent méconnus et qui souffrent d'un déficit d'attractivité », ajoute Arnaud Gracieux. Le dirigeant comprend la nécessité d'élargir son positionnement afin d'offrir à ses stagiaires les meilleures chances de trouver un emploi à l'issue de leur formation. « Nous allons développer nos relations avec les entreprises en nouant des partenariats, en favorisant la mise en relation et le recrutement et en mettant en place des sessions dédiées ». Ce virage vers le BtoB se fera progressivement, le temps d'appréhender un nouvel écosystème et d'y trouver sa place, le BtoC restant dominant dans lson modèle économique.
Des choix structurants
L'entrepreneur mesure mieux désormais les contraintes d'un environnement relativement complexe dont les règles évoluent régulièrement. Tout au long de son parcours, il a dû opérer des choix stratégiques. A sa création, PrepAcademy ne pouvait compter que sur ses capacités d'autofinancement. Il a donc fallu arbitrer dans les dépenses. Les investissements ont été concentrés sur le développement d'une plateforme technologique en propre, l'ingénierie pédagogique et l'accompagnement des stagiaires, notamment dans la constitution de leur dossier de financement. La question de la politique en matière de certifications professionnelles, un de sésames à la mobilisation de fonds publics ou mutualisés, s'est très vite posée. « Face au durcissement des règles d'enregistrement auprès de France compétences et à des process peu compatibles avec le rythme d'une start-up, nous avons fait le choix de rejoindre le réseau de certificateurs et de se faire habiliter », explique Arnaud Gracieux.