Le président du Département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), rencontre le 5 janvier 20la première promotion de l’école CIP (conseillers en insertion professionnelle). © Mariette Kammerer
La Seine Saint-Denis forme ses conseillers en insertion professionnelle
Des structures d'insertion de Seine Saint-Denis, soutenues par le département, ont créé une nouvelle formation de conseillers en insertion professionnelle, en alternance, pour répondre aux forts besoins de recrutement du territoire.
Par Mariette Kammerer - Le 10 janvier 2023.
Le président du Département de Seine Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), rencontrait le 5 janvier la première promotion de « l'école CIP », nouvelle école de conseillers en insertion professionnelle.
L'idée de créer cette nouvelle formation est partie du groupe Ares (association pour la réinsertion économique et sociale), en difficulté pour recruter des travailleurs sociaux : « Nous avons réuni un consortium d'acteurs locaux intéressés par la démarche, - Relais Formation, Relais solidaires, Vitamine T, Inser'Eco 93, le Croix-Rouge Insertion, et le département -, et en six mois nous avons fait valider le contenu de la formation, un contenu rénové répondant mieux à nos besoins », explique Fabien de Castilla, co-directeur général du groupe Ares.
Contenu rénové
C'est Relais formation, organisme de formation spécialisé dans l'insertion depuis 30 ans, qui a créé le contenu et dispense cette formation de 12 mois en alternance. « Il fallait prendre en compte les besoins des structures employeuses tout en suivant le référentiel de formation de ce titre reconnu, explique Nawal Makhfi, chef de projet, responsable de formation et elle-même CIP. Nous avons ajouté des modules sur la spécificité des publics – bénéficiaires du RSA, personnes handicapées, jeunes, séniors –, également des modules sur la posture, sur les freins périphériques, et des interventions de structures qui viennent apporter leur expérience du terrain ».
En alternance dans des SIAE du territoire
Les 12 stagiaires de la première promo ont pu choisir leur employeur parmi les partenaires du projet, lors d'un job-dating. Ils réalisent leur contrat d'alternance - une semaine en formation/trois semaines sur le terrain - dans des structures d'insertion par l'activité économique (SIAE) du territoire ou dans des antennes du service social du département.
Emma 24 ans, travaille au siège d'Arès, « au pôle migrants, sur un programme de sortie de bidonville par l'emploi : 15 bénéficiaires qu'on accompagne par divers ateliers sont en POEC », explique-t-elle. Avant de se réorienter vers cette formation sociale, la jeune femme avait obtenu un DUT en chimie et travaillé pendant deux ans dans un laboratoire d'analyses.
Diversité de profils
La plupart des stagiaires de la promo ont le fait le choix de ce métier après une réorientation, et tous avaient déjà une expérience professionnelle, ce qui était un prérequis pour intégrer la formation. Tous passeront devant un jury pour valider leur diplôme de CIP. « La diversité des parcours et des profils des stagiaires est intéressante pour nous, et utile pour exercer ce métier », estime Stéphane Troussel.
Politique d'insertion du 93
Le département du 93 soutient cette initiative et le service social départemental emploie cinq apprentis CIP de cette promo. « Pour nous cette formation en alternance est essentielle car notre département, depuis la recentralisation du RSA, s'est engagé dans une rénovation de sa politique d'insertion, avec la création d'agences locales d'insertion pour accompagner davantage les allocataires, explique Stéphane Troussel. Donc il nous faut recruter de nouveaux agents pour accompagner ces publics ».
Treize agences locales d'insertion vont ouvrir prochainement dans le département, et une deuxième promo de « l'école CIP » commencera fin janvier.